Traumatisée par une agression sexuelle à domicile, une habitante de l’Oise a dû se « résoudre à vendre cette maison »
Le tribunal de Senlis a condamné ce mercredi un homme de 29 ans, en son absence, à un an de prison ferme. Un mandat d’arrêt a été émis contre celui qui avait agressé sexuellement une femme à son domicile de Gouvieux, en 2019.
« L’agression a duré quelques secondes, le traumatisme majeur qui en résulte dure depuis plusieurs années. » Devant les juges du tribunal de Senlis, Me Emmanuelle Thiebaut-Grouin a résumé le sentiment de sa cliente, une jeune femme agressée à son domicile de Gouvieux au soir du 29 janvier 2019. L’auteur des faits brille par son absence à l’audience de ce mercredi matin. Après dix mois détention provisoire, Shoaib Hassan, un ressortissant pakistanais de 29 ans, s’est évaporé dans la nature, sans respecter les mesures de son contrôle judiciaire. On sait juste qu’il a été contrôlé en Allemagne, en juin 2020, mais depuis plus de nouvelles de cet homme à l’identité incertaine.
Le 29 janvier dans la soirée, les gendarmes de Chantilly reçoivent l’appel d’une femme résidant dans le lotissement du Parc du Manoir à Gouvieux, signalant un individu qui l’a suivie jusque chez elle, avant de rebrousser chemin. Les militaires prennent la direction de son domicile mais vont finalement bifurquer car quelques minutes plus tard, c’est une autre femme de ce même quartier qui les appelle. Un homme correspondant à la description du premier signalement a pénétré dans sa maison et l’a agressé sexuellement.
Ce sont les cris de la victime et de ses deux filles, âgées de 4 et 7 ans, qui ont mis en fuite l’agresseur, qui abandonne un sac sur le balcon de la porte-fenêtre par laquelle il s’est introduit dans la maison. L’homme correspondant à la description est interpellé le soir même aux abords de la gare de Chantilly. Après avoir prétendu être mineur, puis nier les faits, il finira par reconnaître l’intrusion au domicile mais refusera d’admettre l’agression sexuelle.
Une scène que la victime ne peut pas oublier. « Le plus traumatisant, c’est son entrée avec fracas par la porte-fenêtre, je l’ai encore en tête, souffle la jeune femme. J’ai voulu aller chercher mon téléphone dans la salle de bains mais il m’a suivie et c’est là qu’il a plaqué une main sur ma bouche et l’autre sur mon sexe, ce qu’il a recommencé après que je l’ai repoussé une première fois. » Les répercussions psychologiques pour elle et ses deux filles sont importantes, et elles ne sont pas les seules conséquences de cette agression.
« J’ai dû me résoudre à vendre cette maison où on se sentait bien, cela a été un véritable déchirement, aujourd’hui nous vivons en appartement, confie la victime. Je suis aussi séparée de mon mari car je lui ai reproché de ne pas avoir fermé à clé la porte-fenêtre, ça n’a pas arrangé les choses entre nous. » Les juges ont condamné Shoaib Hassan à un an de prison ferme et ont décerné un mandat d’arrêt. Ils ont également prononcé une interdiction du territoire français de dix ans à son encontre.