NDLR : Il est de bon ton, dans certains milieux patriotes, de brocarder Georgia Meloni, alors qu’on aimerait bien avoir un gouvernement de ce type en France : résultats économiques , décisions sociétales comme l’interdiction de la GPA, et une baisse massive de l’immigration grâce à des accords avec les pays de départ. Sa dernière initiative de rétention en Albanie vient de connaître un coup d’arrêt sans doute provisoire car elle se heurte au dur des lois européennes.
Un tribunal italien a invalidé vendredi 18 octobre la rétention dans des centres albanais des premiers demandeurs d’asile que Rome y avait transférés l’avant-veille ! La dictature des juges n’est pas un vain mot en France, en Italie non plus…
Tout juste inaugurés, les centres pour migrants se vident déjà en Albanie. Alors que le système des « hubs de retour » dans des pays tiers divise les Européens, la justice italienne vient d’invalider la rétention du tout premier groupe arrivé mercredi 16 octobre sur le sol albanais, qui doit être renvoyé en Italie.
À peine arrivés à Gjader, les migrants sont repartis dès ce samedi. Leur rétention en Albanie est invalide, comme vient de le décider le tribunal de Rome. Chargé par la préfecture de la capitale de se prononcer sur ces premiers transferts, les juges ont rejeté les demandes pour la totalité de ce premier groupe : douze hommes égyptiens et bangladais, originaires de deux pays que Rome considère sûrs.
Le gouvernement italien avait établi une longue liste de 22 pays sans risque pour la sécurité, et où il est permis de renvoyer les demandeurs d’asile. Et c’est précisément ce que conteste le tribunal romain qui s’appuie sur la justice européenne, laquelle stipule que l’Égypte et le Bangladesh ne sont pas des pays sûrs. C’est cet arrêté européen qui prévaut, expliquent les magistrats. Une décision qui provoque un tollé dans l’opinion publique, mais qui ravit d’aise la gauche et les médias aux ordres.
Difficile de concilier un mondialisme et un européisme sans faille comme ceux de Mme Meloni – qui est depuis quelques mois passée de l’état de triquarde à celui de bonne élève de la classe européenne – et la volonté populaire d’en finir avec l’immigration-invasion. L’initiative de la présidente du Conseil italien était contestée au même titre que le procédé qui avait été envisagé par le Royaume-Uni de renvoyer au Rwanda des demandeurs d’asile au Royaume-Uni, notamment par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Le droit de l’asile s’appuie non seulement sur la convention de Genève sur le statut des réfugiés, mais aussi sur le droit de l’Union européenne et sur des textes fondamentaux qui ne permettent plus aux États d’exercer leur souveraineté. Le tribunal romain s’est appuyé sur ce cadre juridique européen pour invalider la « solution » italienne.
La présidente du Conseil a vivement réagi sur son compte X : « Il est curieux de constater comment, alors que presque toute l’Europe discute de nos initiatives pour contenir l’immigration irrégulière et mettre fin au trafic d’êtres humains, en considérant certaines nations comme modèles, la gauche italienne ne pense qu’à les attaquer de manière incohérente et gratuite. Défendre les frontières et mettre un terme à la traite des êtres humains n’est pas seulement notre devoir, mais une priorité pour l’Italie et pour toute l’Europe ».
Eh oui, chère Giorgia… Mais cette volonté légitime de l’opinion publique d’en finir avec l’immigration-invasion est en totale contradiction avec le carcan juridique des institutions supranationales – ONU, CEDH… – Entre les deux, il faudra un jour choisir.
Henri Dubost