Encore un nouveau centre de migrants en zone rurale !

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«Sécurité pour nos enfants!» : l’ouverture d’un centre d’accueil pour migrants en Loire-Atlantique fait descendre les habitants dans la rue

À Saint-Brevin-les-Pins, 400 personnes ont défilé à quelques mètres d’écart ce dimanche matin. Certains contre la construction de cette structure implantée à proximité d’une école. D’autres pour.

Des uniformes à chaque coin de rue, des barrières métalliques pour bloquer le passage… Ce dimanche matin, le dispositif de sécurité semble venir troubler le calme de la station balnéaire de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique. « C’est étonnant, on ne voit jamais autant de gendarmes ! », confie une boulangère de la commune de 14.000 habitants. Comme certains commerces voisins, elle a été avertie la veille par la mairie de la tenue de deux rassemblements relatifs à la construction d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). Et de possibles dégradations.

« Nous avons deux collectifs très opposés. Le but est qu’ils ne se rencontrent pas », explique le chef d’escadron Étienne Naud, commandant de la compagnie de gendarmerie de Pornic, pour justifier la présence de 58 gendarmes. Mission réussie. « Il n’y a pas eu de débordements. Nous avons identifié des individus de l’ultra gauche mais qui n’ont pas commis de trouble à l’ordre public», indique sereinement le commandant, deux heures plus tard.

L’enjeu était de taille. La construction de ce futur centre d’accueil de 110 migrants, à proximité d’une école, inquiète certains riverains. Le 15 octobre, le «collectif de préservation de la Pierre-Attelée», opposé à l’implantation, avait déjà organisé une marche de protestation. Ce dimanche 11 décembre, environ 150 personnes, selon les forces de l’ordre, ont réitéré. « La construction a commencé. Nous n’avons plus de recours. Il ne nous reste plus que la pression politique pour alerter la population », confie une avocate, membre du collectif, souhaitant rester anonyme par crainte de représailles.

Pour donner plus de poids à leurs revendications, les habitants ont pu compter sur les mouvements locaux de Reconquête et du Rassemblement National, venus les entourer. « On s’oppose à l’immigration massive », affirme Gauthier Bouchet, délégué départemental du RN de Loire-Atlantique, redoutant que cette installation crée « un phénomène d’insécurité ». « Sécurité pour nos enfants ! » est scandé à plusieurs reprises, ainsi que « Morez, référendum ! », pour dénoncer le manque de consultation du maire de centre droit Yannick Morez sur le sujet. Ce dernier était absent des cortèges. « Il suffit de s’intéresser aux faits divers pour voir qu’il y a un problème de sécurité énorme », confie pour sa part Nicolas, dont les enfants fréquentent le centre de loisirs faisant face au futur Cada.

« Plus il y a de migrants, plus la surdéliquance augmente. Tous les migrants ne sont pas des assassins, des violeurs, des délinquants, mais sur 110, il suffit qu’il y en ait un ou deux. C’est un principe de précaution », met en garde Pierre Cassen, porte-parole du Comité d’organisation contre le projet d’accueil de réfugiés Horizon à Callac (Côtes-d’Armor). «Il y a beaucoup de similitudes entre les deux», ajoute-t-il à propos de ces bourgades exposées à l’immigration : « des populations nouvelles dans des petites villes rurales qui ne sont pas faites pour ça » alors que « la France rurale est délaissée ».

À quelques mètres d’écart, devant le front de mer, l’ambiance est toute autre. 250 personnes sont réunies sur fond musical pour revendiquer leur adhésion au projet, en réaction à leurs opposants. « En 2016 déjà, une soixantaine de migrants était arrivée au moment du démantèlement de la jungle de Calais, se remémore Philippe Croze, président du collectif des Brévinois attentifs et solidaires. Des manifestations avaient déjà eu lieu. « Depuis, 380 demandeurs d’asile sont passés dans le centre sans aucun incident. On veut montrer qu’à Saint-Brévin, on peut accueillir », souligne-t-il. Que ne prend t’il un migrant chez lui ?

Si les manifestants se sont dispersés dans le calme, le débat devrait reprendre rapidement. « Callac, Saint-Brevin, et après ? », s’emporte un sympathisant de Reconquête. Les opposants prévoient de redescendre dans la rue.

Le grand remplacement est en marche.

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