Être hétérosexuel est-il aujourd’hui une incongruité ?
C’est en tout cas ce que laisse penser une étude de l’agence américaine de santé — relayée par Courrier international —, selon laquelle plus de 25 % des élèves de 14 à 18 ans déclaraient en 2021 ne pas être hétérosexuels. Une proportion qui ne cesse de grandir. En 2015, ce nombre s’élevait à 13 %. Désormais, 12 % de ces adolescents se considèrent bisexuels, 3 % affirment être gay ou lesbienne et 9 % seraient “en questionnement”.
Christine, mère d’une adolescente bisexuelle, s’est confiée au quotidien américain New York Post : « C’est une communauté riche et je pense que ces enfants se sentent très coupables de leur environnement, explique-t-elle. Je pense que, dans leur esprit, c’est super cool d’être bi ou gay. […] La pression exercée sur ces enfants pour qu’ils tombent dans une catégorie opprimée est si forte qu’ils veulent juste être dans une sorte de groupe. »
Une contagion sociale liée au développement du phénomène sur les réseaux sociaux ?
Ritch Savin-Williams, professeur de psychologie du développement, interrogé par le journal The Post, ne croit pas à cette idée : « Les médias sociaux ont ajouté à cette visibilité qu’il existe des options qui n’étaient pas disponibles auparavant. […] Dans un sens positif, ils disent en quelque sorte : “Hé, regardez, vous n’êtes pas obligés de rentrer dans ces cases”. » Selon lui, « ce n’est pas que le nombre absolu de personnes ait augmenté en pourcentage en termes d’orientation interne, mais plutôt la visibilité et la volonté des individus de l’exprimer et de le déclarer ».
Pourtant, le phénomène inonde les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok où le mot-clé #bisexual a été visionné plus de 21 milliards de fois. Et nombreux sont les utilisateurs à expliquer avoir compris leur bisexualité grâce à l’application. « TikTok m’a rendu gay », « l’algorithme de TikTok connaissait ma sexualité mieux que moi », témoignent plusieurs internautes.
Ainsi, un grand nombre de jeunes s’identifient comme LGBT afin d’être acceptés par leur cercle et paraître “à la mode”.