« Extrême droite » ! La martingale inoxydable …

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Un article paru sur Nice Provence infos qui résume parfaitement cette election présidentielle: le « front républicain » toujours efficace pour fausser les résultats. Ce sera notre analyse de fond, il y a peu d’autres conclusions à tirer !

Martingale : méthode plus ou moins exacte, mise au point à partir de l’observation du rythme des gains et des pertes au jeu, et grâce à laquelle le joueur espère assurer ou accroître ses gains.

Est-ce que Mitterrand pensait que sa martingale mise en place pour se maintenir au Pouvoir fonctionnerait si bien encore 30 ans plus tard ?

Cette analyse du Parisien de décembre 2015 reste d’une parfaite acuité : Mitterrand et le bon usage du FN [source].

Affaiblir ses adversaires pour se renforcer. Trouver un moyen de les diviser. En fin stratège, François Mitterrand a eu recours à cette tactique en 1985, alors que sa cote de popularité était au plus bas. Pour disperser les forces de la droite, pourquoi ne pas favoriser l’essor du Front national ? A l’époque, le mouvement d’extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen ne pèse quasiment rien. Mais il apparaît comme un moyen efficace de tourmenter la droite… Mitterrand agit à deux niveaux. Médiatiquement, il répond à la demande de Le Pen : ce dernier s’est plaint à l’Élysée de ne pas passer dans les émissions politiques à la télé. Grand prince, le chef de l’État lance un appel au pluralisme !

Politiquement, cela va être l’introduction du scrutin proportionnel pour les législatives de 1986. Ses partisans défendent la nécessité que toutes les couleurs politiques soient représentées à l’Assemblée. Sous l’effet combiné de cette médiatisation et du changement de la loi électorale, le FN entre au parlement en 1986, avec 35 députés, et limite la victoire de la droite, qui enrage. « Ça fait partie de la tactique électorale », expliquait en 2011 l’ancien ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas. Ce proche de Mitterrand avait alors admis que le changement de mode de scrutin ne manquait pas de calcul : « Il y avait la raison apparente et l’arrière-pensée, peut-être. Il n’y a rien de critiquable dans une démocratie que de permettre aux gens de s’exprimer… même si c’est tactique ! » Mitterrand n’avait sans doute pas imaginé l’ampleur future de cette force frontiste qu’il a contribué à créer.

C’est mieux que cela : la martingale est héréditaire.

Tandis qu’elle est utilisée par tous les politiciens inféodés au Système oligarchique : Chirac après Mitterrand, puis Hollande et Macron, elle passe de père en fille puisque Marine a pris la place de Jean-Marie. Trop fort !

Il faut reconnaître que le jeu est subtil. Ii faut absolument savoir jouer sur les antagonismes et bien les maîtriser : amour – haine, accélérateur – frein, chaud – froid. Un mauvais dosage et tout s’effondre. À l’image de notre aimant ci-dessus : le petit cube est attiré vers le bas par la force de la gravité et en même temps, il est repoussé par la force magnétique. La personne qui tient l’aimant peut prolonger cette lévitation ad vitam si elle contrôle le réglage et joue du mensonge. Les électeurs du Front National, puis du Rassemblement National, sont à l’image de ce cube, tout proches mais isolés.

Pendant les mois de campagne les médias et les politiciens nous ont présenté une Marine Le Pen modérée, républicaine, voire fréquentable car il fallait qu’elle fût présente au deuxième tour pour faire fonctionner la martingale. Éric Zemmour s’est efforcé de casser ce stratagème, mais il s’est plutôt cassé les reins. Marine Le Pen a énormément travaillé pour affronter Macron lors de son duel télévisé, car elle est consciente que sa prestation de 2017 fut catastrophique. De fait elle a bien récité ses chiffres cette année et a fait bonne figure. Mais ce n’est pas assez pour séduire les indécis.

Les médias se sont déchaînés dans l’entre-deux-tours : « l’extrême droite » est de retour ! Il faut faire barrage à « l’extrême droite » raciste, xénophobe et soutenue par Poutine le néo-nazi. Du reste c’est une banque russe, donc sale, qui finance le mouvement de Marie Le Pen. Macron lui-même l’assène.
La puissance médiatique est telle que les Français y croient alors que :
• Marine Le Pen fait ses meilleurs scores dans les territoires d’Outer-Mer, et
• c’est Macron, le va-t-en guerre, qui soutient financièrement et militairement le régime nazi de Kiev en dehors de toute démarche légale.

Certains journalistes considèrent même que Marine Le Pen est une débile mentale à laquelle on ne peut pas confier le bouton nucléaire (lire « L’Obs » : plus bête, tu meurs ! du 16 avril 2022).

Mais ça passe, y compris chez les électeurs « in-soumis »

Ceux-ci entrent objectivement, factuellement, historiquement dans cette manigance et la perpétue. C’est bien que cela leur convient, d’autant que les programmes de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon présentent de nombreux points communs. Un « programme commun » négocié eût été possible. Mais non ! Les Insoumis font encore et encore « barrage à l’extrême droite ». Mais quelle « extrême droite » ? Ils doivent reconnaître leur rôle dans cette intrigue et assumer leurs responsabilités. Jean-Luc Mélenchon vise un autre destin : être le premier ministre du Président Macron.

Le résultat est donc sans surprise. « C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen » se lamente Éric Zemmour qui n’a pas su — ou pas pu ? — briser la martingale, et n’a pas voulu renverser la table.Magritte Homme assis à une table

Magritte, Homme assis à une table

Les Français qui refusent de voir mourir la France, doivent d’urgence s’organiser pour éviter la neuvième fois.

Georges Gourdin

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