Michel Barnier vient d’être nommé Premier Ministre alors que la France n’a plus de gouvernement depuis 2 mois.
La question du budget 2025 va se poser rapidement et par la-même du déficit, de la dette et de l’avenir de notre pays : la France va-t-elle connaître le sort de la Grèce ?
Michel Barnier est pro-européen, pro-américain, pas pro-français.
Il a été Ministre des affaires européennes, puis des affaires étrangères, mais ces dernières années, il a surtout été dans les instances européennes à Bruxelles de 1999 à 2004, puis de 2009 à 2021. Il s’est illustré durant ces 17 ans par sa dureté vis-à-vis des britanniques lors du Brexit.
Ce sera donc un très zélé serviteur de ceux qui comptent nous mettre au pas.
De notre côté la situation ne s’arrange guère : le déficit de 2024 pourrait s’établir à 5,6 % du PIB (comme en 2023) et celui de 2025 sur cette trajectoire se monterait à 6,1 % du PIB. Nous sommes donc sur une pente dangereuse, les problèmes sont connus : des recettes surestimées et des dépenses (surtout sociales) qui dérapent.
En 2025, la dette remonterait à 112,8 % du PIB, celui-ci étant à environ 2860 milliards, la dette dépasserait les 3220 milliards d’euros.
Mais surtout sur 2025, il faudrait emprunter plus de 170 milliards pour le déficit de l’année et 190 milliards pour rembourser les emprunts arrivant à échéance. Il faudrait donc trouver 360 milliards d’euros (290 en 2024) sur les marchés financiers, dans un contexte de taux d’intérêt qui augmentent et d’agences de notation qui baisseront probablement notre note pour cause de risque accru de défaut de paiement.
Il est peu probable que la BCE et la Banque de France puissent continuer de faire fonctionner la planche à billet : l’inflation risque de repartir et nos voisins européens n’accepteront pas.
Que va-t-il se passer ?
Il faut d’abord savoir que la dette se décompose de 2 parties, celle détenue par les résidents (la moitié, soit environ 1600 milliards dont 700 milliards pour la Banque de France), c’est-à-dire essentiellement les Fonds Euros, mais aussi une partie de l’assurance-vie et du livret A. L’autre (1600 milliards) est détenue par les non-résidents, les fonds et les états étrangers (l’Arabie Saoudite pour 170 milliards), mais aussi la BCE.
A ce sujet, voir :
Déficit Budgétaire, Déficit Commercial, les 2 faces d’une même médaille (youtube.com)
Si nous ne trouvons pas les montants nécessaires pour assurer le déficit et le remboursement des emprunts arrivant à échéance, alors se posera le problème. Il est probable que l’Union Européenne qui a enclenché une procédure pour déficit excessif nous demandera de gros efforts budgétaires et que nous seront obliger de diminuer les dépenses. Barnier sera chargé du sale boulot.
De même, en dernier recours, une aide d’urgence du FMI ne peut être exclue, mais elle demanderait alors là-aussi des efforts importants : à titre indicatif repasser en 2025 de 6,1 % de déficit du PIB à 4,1 % nécessiterait 60 milliards d’économie, ce serait sanglant !
Nous arrivons au moment de vérité : l’Union Européenne et les instances internationales vont nous demander de gros efforts d’économies pour diminuer le déficit et ramener la dette à un niveau supportable, et si nous restons dans l’Union Européenne, nous ne pourrons faire autrement. Le résultats est simple : diminution des retraites et des salaires en pouvoir d’achat réel (pas d’indexation sur l’inflation) et à la fin baisse du PIB et du niveau vie.
La seule solution au long terme consiste à réindustrialiser le pays ! Pour créer plus de richesse et avoir plus de recettes mais aussi pour moins importer !