Hommages à Christophe : Le vent d’hiver souffle en avril

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La nouvelle est tombée il y a quelques jours : le chanteur Christophe, symbole de la chanson romantique et tendre des années 70, venait de nous quitter. Alors que les informations « secondaires » tendaient à être éclipsées par la crise du coronavirus, tout un pays s’est senti ému par le décès du compositeur. Ce n’est pas que le chanteur n’ait pas perdu de sa superbe ses dernières années, l’âge de ses derniers succès date des années 80 et le nombre de ses albums fut, à partir de cet âge d’or de la chanson française, beaucoup plus réduit. Ses dernières chansons « Océan d’amour » et « Dangereuse », bien mal servies par des clips cosmopolites réalisés par une certaine Sidney Carron (un genre qui convient si mal à ce français de cœur), rendent même une image déformée de la carrière du grand homme. Il faut parfois savoir s’arrêter, à l’instar d’une autre icône de la chanson Eddy Mitchell.

UN ÉMOI POPULAIRE

Mais bien sûr ce n’est pas ce qui marquera le cœur des français en ce jour. Malgré les récupérations et les jérémiades journalistiques qui ne manquent jamais d’accompagner ces tristes événements, c’est bien la nation toute entière qui se tourne vers le portrait d’un de ses chanteurs préférés. Discret, gentil (au sens le plus noble du terme), amoureux des femmes et de tous les êtres, Christophe a su, dans sa musique, insufflé un peu de sa riche perception du monde et d’un amour raffiné et tendre qui n’a rien à envier aux antiques troubadours. Cette sensibilité, qui a toujours fait partie de l’esprit français et qui constitua un puissant contrepoids au caractère grivois et léger de nos manières, il l’a communiqué dans ses éternels « mots bleus » qui résonneront encore longtemps dans les cœurs de nombreux époux. Et que dire de sa Beatrice, son Aline qui lui valut de parader en tête des ventes en 1964 et lors de sa deuxième sortie en 1979 ?

« Et j’ai crié, crié… »

De nombreux internautes reprennent d’ailleurs les paroles de la chanson Aline, regrettant que, telle son héroïne, Christophe ne puisse revenir quels que soient ses cris. Une trace sur le rivage. A mesure que les chanteurs français s’éteignent s’en va une culture que l’on sait fragile, évanescente et mortelle ! Depuis que les grands labels comme Universal (détenu majoritairement par le groupe Vivendi) ont décidé de ne distribuer que du rap et de la mauvaise soupe « urbaine », il semble que tout art de la chanson véritable soit condamné à péricliter sinon mourir. Cette nostalgie de Christophe exprime donc pour nous celle d’un pan entier de notre culture qui part aujourd’hui en lambeaux. Pour que s’élève demain de nouveaux poètes qui berceront nos enfants et leurs petits-enfants après eux il faudra du courage et de la vaillance pour que la France reste la France et que les « señoritas » y soient toujours chantés avec dévotion, ce que nous devons bien à leurs charmes…

                        De chemin en chemin, d’amour en amour nous ne doutons en aucun cas pour notre part que Christophe soit maintenant confronté à l’Amour éternel et au royaume des grâces. Repose-bien en paix, et pense à nous de là-haut !

Carolus Magnus.

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