Il apparait de plus en plus que la Préfecture de Gironde a eu un « retard à l’allumage » dans la gestion de cette catastrophe.
Rappelons en effet la chronologie des faits :
- les feux se sont déclarés le Mardi 12 Juillet. Dès l’origine les deux feux de La Teste et Landiras étaient des feux importants et, à La Teste, le contexte bien connu de cette forêt « usagère » nécessitait une prise de décision rapide avec intervention de moyens aériens. Or ces moyens aériens ne sont déclenchés qu’à partir du niveau 4, alerte rouge.
- le mercredi 13 Juillet, premier arrêté passant en alerte orange alors que le feu a déjà atteint un niveau catastrophique. Cet arrêté communiqué ne parle d’ailleurs même pas du feu en cours, il s’agit uniquement d’un catalogue de mesures administratives tirées automatiquement de la liste des protocoles par simple copié-collé. Il n’est donc pas en adéquation avec la situation réelle sur le terrain. https://www.gironde.gouv.fr/Actualites/Communique-de-presse2/Passage-en-vigilance-ORANGE-pour-le-risque-feux-de-foret3
- Le jeudi 14 Juillet passage à l’alerte rouge : mêmes remarques que ci dessus https://www.gironde.gouv.fr/Actualites/Communique-de-presse2/Passage-en-vigilance-rouge-pour-le-risque-de-feux-de-foret-en-Gironde
- Ce niveau 4 permet d’activer les moyens aériens mais c’est trop tard ! Le départ de feu de Vert, dans les Landes, où les bombardiers d’eau Canadair et Dash sont intervenus dès le début de l’alerte, a été maitrisé en un temps record. Il constitue un contre exemple particulièrement éclatant.
On peut d’ailleurs apprécier le style administratif de ces communiqués préfectoraux qui parlent de « risques de feux de forêt » alors que les feux sont en cours et déjà bien avancés.
Comme nous l’avons dit dans un précédent article, les conditions météo et la particularité de notre forêt, la plus grande d’Europe, constituée d »essences d’arbres particulièrement inflammables nécessitait autre chose qu’un contrôle administratif déconnecté du réel.
Comment se mesure la responsabilité administrative ? Nombre d’exemples passés démontrent la difficulté de la mise en cause de l’État. En effet la France présente la particularité unique au monde d’avoir une justice administrative, seule habilitée à être saisie lorsque l’État est en cause. Et l’Etat se défend bien ! Et il est quasi impossible d’obtenir une responsabilité pénale.
Et de plus, en cas de victoire toujours obtenue à la suite de procédures interminables, c’est nous qui payons …