INCITÉ :DÉSINFORMATION SUR L’HABITAT INDIGNE

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Sud-Ouest le 10 octobre titre : « Bordeaux : un exemple d’habitat indigne en pleine métamorphose ». S’il y a quelque chose d’exemplaire, dans cet article, c’est la désinformation. L’auteur, Emmanuel Commissaire, a sorti sa plus belle brosse à reluire et raconte une belle histoire à la gloire d’Olivier Cazaux, maire adjoint de quartier à Bordeaux et de Stéphane Pfeiffer président d’InCité. Un véritable conte de fée. Photos à l’appui. Les héros bordelais se mettent scène devant l’immeuble. Ils se congratulent devant la façade du 49 cours de l’Argonne, comme des chasseurs devant la dépouille d’un animal abattu. La proie est tombée dans la gibecière de la propriété publique. Vont être aménagés 3 appartements HLM dans un immeuble qui en comptait 11. Une victoire.

UNE HISTOIRE QUI NE SENT PAS LA ROSE

Pour arriver à ce résultat, il aura fallu 10 ans. Comme l’écrit le journaliste de Sud Ouest, « cela n’aura pas été simple… sur le plan juridique ». En effet, dans cet « habitat indigne », tel que l’a constaté InCité en 2014, habitaient des bordelais. Ils ont été prié de déguerpir. Comme le dit une voisine : « Les habitants en face de chez moi étaient des gens charmants. Ils habitaient là depuis 50 ans. Mais l’immeuble était vraiment minable. » Ils étaient heureux, mais leurs logements n’étaient pas « aux normes ».

Ce que l’ancienne propriétaire ne conteste pas. Elle a vécu l’intervention d’InCité comme une spoliation. Et elle n’est pas la seule à Bordeaux. « Ils ont tout fait pour m’empêcher de rénover ». Pour Pierre Hurmic « cette opération est assez exemplaire », Monsieur le Maire voit les choses de loin.

Pour la propriétaire le calvaire aura duré 5 ans. 5 ans d’injonctions contradictoires, comme l’obligation de faire des travaux, « et je ne demandais que cela » explique la propriétaire, et les pressions et blocages, pour rendre ces travaux impossibles. Pression sur les architectes, les entrepreneurs… jusqu’à cette impossibilité d’assurer l’immeuble, « je ne trouvais pas d’assureur à Bordeaux qui accepte mon dossier »!

UN BILAN LAMENTABLE

Si l’on fait le bilan de cette opération, force est de constater qu’il est lamentable. La propriétaire constate en 2015 que, dans les courriers de son père qui vient d’être hospitalisé, il y a des lettres recommandées de la Mairie, dont 2 arrêtés de péril. Elle se rend compte qu’il est trop tard pour intervenir, mais contacte la Mairie et InCité. Elle est très mal reçue… Son père n’avait pas suivi le dossier, il était atteint de la maladie d’Alzheimer. Pire, il a eu des échanges houleux avec InCité… 

Elle décide de vendre à un opérateur immobilier qui saura résoudre ces questions de rénovation. Elle signe une vente pour 650000€ en 2015. InCité préempte pour 300000€, mais cette action est cassée par le juge. La propriétaire fera 2 autres tentatives de vente, toujours au même prix, mais InCité s’interpose, à chaque fois avec un prix ridicule.

Face à l’impossibilité de vendre, la propriétaire fait réaliser par un cabinet d’architecte un projet de rénovation… dans les pires difficultés. Par exemple, la Mairie interdit l’accès des professionnels à l’immeuble ! Finalement l’architecte, lui-même, renonce. A-t-il préféré ne pas « se griller à Bordeaux » ? En 2019 la propriétaire craque et vend à InCité « volontairement » pour 220000€. Bravo à cette équipe dirigée par Benoît Gandin. 11 appartements et 2 commerces, à ce prix là, c’est cadeau. Pour la vendeuse, cela couvre les frais d’avocat, les travaux de sécurisation, les impôts et assurances, les frais d’architecte… mais elle est soulagée et libre.

OÙ EST L’UTILITÉ PUBLIQUE ?

Le journaliste indique que DomoFrance qui rachète l’immeuble à InCité, livrera 3 appartements fin 2024. Donc au bout de 10 ans. On connaît des opérateurs plus diligents que ces intervenants publics. L’immeuble passera de 11 logements à 3. Perte pour Bordeaux, 8 logements. La collectivité aura dépensé 220000€ d’achat, plus 400000€ de démolition (un record), plus 430000€ de rénovation des 3 appartements. Une fortune d’argent public, sans compter les frais de justice et le temps passé par les différents services. Tous ces fonctionnaires sont intervenus (combien au total?) pour dépenser de l’argent public (celui de nos impôts) afin de se substituer à une propriétaire qui aurait fait mieux, plus et plus vite pour aucun euro de subvention. Au contraire en générant des recettes fiscales. En versant des taxes et des impôts… 

A part avoir dégouté une personne de plus de l’investissement locatif, où est la plus value apportée par InCité ?

Réjouissons nous, tout de même. Pendant cette longue période pendant laquelle la puissance publique a bloqué sa rénovation, cet immeuble ne s’est pas effondré. Une issue plus heureuse que l’intervention d’InCité sur les immeubles de la rue Planterose…

François Jay

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