La gironde en feu :16 000 évacués !

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Feux en Gironde : Dans la chaleur et les fumées, 16 000 personnes évacuées

Le feu a déjà ravagé 15 000 hectares. Des milliers d’habitants ont été évacués ce lundi, notamment à La Teste-de-Buch (Gironde), sous une chaleur caniculaire.

« On prépare les affaires et on s’en va ! » : dans un quartier de La Teste-de-Buch, les coffres débordent de sacs et de valises. Quelque 16 000 personnes ont été évacuées lundi en Gironde, sous une chaleur caniculaire, pour fuir la fumée des deux incendies qui ont ravagé plus de 15 000 hectares de forêts depuis mardi.

« On le sentait venir depuis hier (dimanche) », explique à l’AFP un couple de retraités avant de se replier pour la commune voisine d’Arcachon.

Par des températures caniculaires, avec 41,2°C relevé à Arcachon, des vents tournants et sous un ciel devenu gris-jaune, quelque 8000 personnes ont dû quitter les Miquelots et le Pyla-sur-Mer, des quartiers de La Teste-de-Buch, commune de 28 000 habitants très étendue et très boisée où 5000 hectares sont partis en fumée.

Dans l’autre secteur sinistré, à Landiras dans le sud de la Gironde, environ 8000 personnes également ont dû laisser leur foyer derrière eux lundi, dans six communes. Le feu y a déjà dévoré 10 500 hectares de forêt.

« Nous avons évacué lundi autant de gens que lors des six jours précédents », pour un total de 32 000 évacuations préventives à cause de ces feux « qui se répandent », a déclaré la préfète de Gironde Fabienne Buccio.

Les cinq campings desquels 6000 vacanciers avaient été évacués dans la nuit de mercredi, au pied de la dune du Pilat, « ont brûlé à 90% », a-t-elle ajouté. Le camping de la Dune – Les Flots Bleus, rendu célèbre par les films Camping – a été touché, selon son gérant.

Dans ce secteur de la plus haute d’Europe, un journaliste de l’AFP a entendu de nombreuses explosions, dues à la combustion des bonbonnes de gaz restées dans les campings désertés. Aux Miquelots, Patricia Monteil est « en panique ». « Je vais chez ma fille (dans un autre quartier de La Teste) mais si ça crame là-bas aussi, je ne sais pas quoi faire », glisse cette quadragénaire en empilant dans sa voiture le plus de choses possibles, surtout des vêtements.

Des cendres commencent à voleter dans les airs. Au loin, les sirènes de pompiers retentissent, dans une odeur de brûlé prégnante. Anaïs, elle parcourt le quartier à la recherche des cinq chats de ses parents mais n’en a trouvé qu’un : « Je pense qu’on va être obligés de les laisser ici ».

Jean-Claude et Marie-France Estampe, des septuagénaires, racontent avoir « emporté le strict minimum » pour se réfugier chez des amis à Gujan-Mestras, commune toute proche. Le maire de la ville, Patrick Davet, a lui-même dû évacuer sa maison.

« L’évacuation doit permettre aux pompiers de se concentrer sur l’attaque de l’incendie », a expliqué à l’AFP le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers, qui a assuré que « La Teste n’est pas menacée et qu’il n’y a aucun risque pour la population ».

Au zoo du Bassin d’Arcachon à La Teste, une évacuation des animaux a commencé lundi, a constaté une journaliste de l’AFP. Pour l’Association française des parcs zoologiques, « c’est une opération unique en son genre » qui doit permettre de replier des animaux, notamment ceux sensibles aux fumées comme les primates, vers Pessac, près de Bordeaux.

A l’hippodrome de la ville, on envisage d’évacuer 370 chevaux vers Bordeaux ou Pau, selon Céline Bobacher, une responsable, qui décrit « un ciel gris, un brouillard très épais, comme un temps de guerre ».

Face à des brasiers « hors norme » et dans une chaleur infernale (42,4°C enregistrés à Cazaux, un village de La Teste évacué vendredi), quelque 1700 sapeurs-pompiers sont mobilisés en Gironde. « On a vu des phénomènes que les forestiers n’ont jamais vu avant. Le feu explose littéralement, lié à la chaleur et au potentiel calorifique présent. Les troncs de pins de 40 ans éclatent », décrit le directeur départemental du SDIS 33, Marc Vermeulen.

Avec un nouveau changement d’orientation du vent attendu dans la nuit et « des rafales à 80 km/h », les conditions sont « extrêmement défavorables », selon les pompiers.

En fin de journée, les moyens aériens présents en Gironde ont dû être redéployés dans les Landes où un autre incendie a pris. « Priorité au feu naissant, c’est la règle », a expliqué la préfète. « Mais on ne se laisse pas abattre , le feu ne fait pas ce qu’il veut, nous le contrarions. Nous construisons des pare-feux, des fossés ».

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