La liberté de tuer et le tabou de la peine de mort

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Note de lecture, Libre Expression

Cet article est une invitation à lire les deux ouvrages de Jean Louis Harouel: Les droits de l’Homme contre le Peuple et Libres Reflexions sur la Peine de Mort ( Editions Desclée de Brouwer)

Quel liens entre ces deux ouvrages? Le fait qu’ayant mis au centre de la pensée politique (la philosophie…le logos contemporain) les droits de l’Homme, c’est à dire le « sujet » tout puissant et ses désirs inaltérables, la société contemporaine s’est enfermée dans la spirale de l’impuissance à maintenir l’ordre… et à protéger les citoyens.

Dérives de la modernité Avant d’en venir à la peine de mort, évoquons succinctement les autres nuisances et dérives idéologiques de la modernité:

  • La conquête silencieuse de l’islam sous la protection des droits de l’homme…et la progression de la charia
  • Un système stigmatisant le liberté de penser par le developpement du « mêmisme » idéologique (terme qu’Harouel emploie pour désigner l’indifférence idéologique): « DOGME de l’interchangeabilité de tous les humains »
  • L’amour obligatoire de la différence et de l’autre, nonobstant toutes les nuisances subies ou possibles, et le pardon systématique.

L’Etat de ce fait devînt « l’état église » de la religion des droits de l’Homme avec un droit pénal emblématique de la dite religion. Certains groupes (migrants, transgenres, homosexuels etc) sont privilégiés ai nom de l’égalité à honorer, au travers du droit à être « soi même » .

« Le principe de prohibition absolue de toute discrimination est lourd de menace totalitaire »,(Les droits de l’Homme contre le Peuple, op cité) car il légitime la négation de la sphère privée, le droit(réel) à la différence (hierarchique), à l’identité culturelle etc… En somme, il légitime l’effacement des peuples et des cultures au nom de la masse indifférenciée et consommatrice.

L’ordre naturel et l’ordre social sont ainsi également bafoués et niés au profit de la religion humanitaire et du culte de l’accueil. Cette répudiation identitaire est le principal outil du grand remplacement et de la vérolisation par la charia.

Conséquences de cette idéologie Dans ce contexte systématique ou dogmatique, l’idéologie négationniste de la peine de mort a pris naissance et a développé son pouvoir totalitaire. Victor Hugo dans Le dernier jour d’un condamné développe sa phobie de la peine de mort en escamotant le crime et sa victime au profit du criminel, jouissant d’une compassion sélective…et accédant à un statut victimaire (son histoire traumatique, les aléas comportementaux…) Cela nous vaut « la douce loi du Christ perpétrera le code et rayonnera à travers. On regardera le crime comme une maladie, et cette maladie aura ses medecins qui remplaceront vos juges, ses hopitaux vos bagnes… la Croix substituée au gibet.Voilà tout »

Cette utilisation du Décalogue est une distorsion car celui ci « veut agir sur les esprits pour contenir au maximum le mal en l’homme et assurer donc un rôle de protection de chacun »

Les droits de l’Homme, ultime utopie laïque ayant remplacée le communisme promeuvent une société parfaite… et parfaitement uniforme, niant toute singularité (sociale, étatique, ethnique etc..)

Cette religion mortifère pour nos peuples et notre civilisation ne saurait tolérer la moindre opposition (dite discrimination, fascisme, populisme etc…) et si elle n’a pas créé de goulag matériel, elle a engendré une dictature idéologique, une hébétude systématisée et donc un totalitarisme anti-blasphématoire répudiant toute liberté d’expression (cf: les censures de big-data etc…)

Cette dénaturation du droit comporte en premier lieu un abandon par l’Etat de sa mission sécuritaire et donc le naufrage de la justice véritable. La dette de justice au peuple dont la monarchie etait porteuse est anéantie aujourd’hui au profit du respect des individus et des differences. C’est cette idéologie anti-pénale « qui est un des visages de la religion séculière des droits de l’Homme, qui engendre une véritable barbarie: la barbarie de l’humanisme judiciaire. Au pretexte de l’application du principe « tu ne tueras point » qui va de pair avec l’avortement !!! On peut donc tuer des innocents mais on refuse la mise à mort des criminels et on prône l’adoucissement des peines (avec les justifications expertales qui pathologisent toutes les déviances).

On peut constater une surévaluation de la vie des assassins et une banalisation de celle des victimes, sauf si celles ci sont hors normes (sociales, ethniques…)

Tel est, est sont la (les) réflexions et analyses de JL Harouel dans ses deux ouvrages où la clarté, l’honneteté intellectuelle et la pertinence des analyses se conjuguent : à lire absolument !

Dr Daniel Cosculluela

15 Juillet 2020

Pr Jean Louis Harouel

Jean-Louis Harouel est agrégé de droit et diplômé de Sciences Po, ayant enseigné aux facultés de droit de Poitiers et de Limoges ainsi qu’à l’université Paris II (Panthéon-Assas) dont il est professeur émérite.

Il a publié une vingtaine de livres, parmi lesquels une moitié d’essais. Les plus récents sont : Le vrai génie du christianisme (2012), Revenir à la nation (2014), Les droits de l’homme contre le peuple (2016) et Droite-gauche : ce n’est pas fini (2017). De tous ces livres, le plus connu est Les droits de l’homme contre le peuple, qui a été publié en Italie (I diritti dell’uomo contro il popolo, Liberilibri) et va l’être en Hongrie et au Brésil. 

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