La place de l’Europe dans les prochaines négociations Russie-Ukraine : le strapontin du pauvre !

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C’est par abus de langage qu’on parle des prochaines négociations de paix Russie-Ukraine. Il s’agit en fait de négociations de paix Russie-Etats-Unis.

Tout comme la guerre, ce sont ces deux puissances qui décideront du sort de l’Europe. L’Ukraine n’est qu’un masque de l’Hyperpuissance. Le « République de Kiev » telle qu’on la connaît pourrait d’ailleurs disparaître d’ici la fin de 2025, principalement au profit de la Russie et de la Pologne, mais aussi des fonds de pension américain, BlackRock et autres Vanguard, déjà propriétaires de 30% riches terres à blés ukrainiennes, et qui rêvent de faire main-basse sur le sous-sol quand l’occasion s’en présentera.

Moscou envoie un message clair : l’Europe n’a plus voix au chapitre.

C’était déjà une chose entendue pour Washington. Selon Nikolaï Patrouchev, conseiller spécial du Kremlin, seul Washington reste un interlocuteur crédible. Paris, Londres, Bruxelles ? Insignifiants. Des nations comme la Hongrie, la Slovaquie ou l’Autriche se tournent vers la stabilité et refusent de suivre l’agenda belliciste de l’OTAN. L’Union européenne, vidée de sa crédibilité, regarde impuissante la géopolitique se jouer ailleurs. Les pourparlers de paix entre la Russie et l’Amérique ressemblent au Yalta de 1945 : l’Européen Churchill n’y avait été invité que comme figurant. L’Europe était à l’agonie, le Grand Reich écrasé sous les bombes, le reste du continent ne valant guère mieux.

A moins d’une semaine de l’investiture de Donald Trump, les jeux sont faits pour l’Ukraine et ses soutiens européens. Le clan démocrate – et avec lui tout l’Etat profond étasunien – a superbement mené le jeu des intérêts américains : se servir du pion ukrainien pour pousser la Russie à la faute – l’ « opération spéciale » de février 2022 – et ruiner l’Europe.

Magnifique coup double : des centaines de milliers de jeunes Russes sont morts dans cette guerre, la Russie a été contrainte de se plonger en économie de guerre, sacrifiant le développement de secteurs-clé au profit de son effort belliciste, et de perdre des centaines de milliards d’euros sur son gaz qu’elle ne vendra plus aux Européens.

Quant à l’Europe, le tableau est tout aussi sombre : la puissante Allemagne est entrée en récession, elle délocalise des secteurs entiers de son industrie vers les Etats-Unis où l’énergie est beaucoup moins chère, les Européens qui ne se voient plus d’avenir ne font plus d’enfants, le vieux continent est devenu un continent de vieux balayé par un tsunami migratoire jamais vu dans son histoire. Le 20 janvier, Trump n’aura plus qu’à se baisser pour ramasser les fruits de la victoire stratégique négociée depuis 2014 par l’administration démocrate.

Au cours du premier semestre 2025, la Pologne aura une responsabilité particulière sur la scène politique européenne puisqu’elle assumera la présidence tournante du Conseil de l’UE. Les Européens apparaissent dans l’ensemble désunis. Ils manifestent en paroles un soutien sans faille à l’effort de guerre ukrainien, n’hésitant pas à arguer du « danger stratégique » que représenterait la Russie pour le continent boréal, mais dans les actes, ils y consacrent en moyenne moins de 0,1% de leur PIB. Pas de quoi impressionner Moscou.

S’ils manquent d’une stratégie claire pour les négociations, c’est pour une raison simple : ils ont perdu la crédibilité… La Pologne ne jouera pas le jeu européen auquel elle ne croit plus – si tant est qu’elle y ait cru – mais son jeu « perso ». Elle n’a en effet jamais perdu l’espoir de reconstituer la « Grande République » des XIVe-XVIe, qui fut le plus vaste Etat d’Europe de cette époque. Pour cela, il faut que l’Ukraine « passe à la casserole », ce qui sera très bientôt chose faite.

La Pologne se dote actuellement de forces armées à la mesure de son ambition. Officiellement pour se prémunir des velléités expansionnistes russes, auxquelles aucun dirigeant européen ne croit sérieusement. L’intérêt de Poutine n’est pas de rentrer dans une guerre sans fin avec l’UE, sachant que l’opinion russe commence à se lasser de la situation en Ukraine et aspire à la paix.

L’Europe, qui aurait pu sceller un pacte civilisationnel avec la grande Russie au détriment des Etats-Unis, sera la grande perdante du « Grand Échiquier » planétaire. Il faudrait un miracle pour que le vieux continent ne sorte pas définitivement de l’Histoire.

Les miracles en Histoire ne sont pas impossibles. Sans remonter à Jeanne d’Arc, qui en juin 40 aurait dit que cinq ans plus tard, la France serait assise à la table des vainqueurs ?

Henri Dubost

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