Le combat sémantique permet de gagner les élections!

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Lénine, qui était un expert, disait : « faites leur avaler le mot, ils avaleront la chose » Il avait compris que la sémantique et donc les mots sont essentiels dans l’action politique.

La gauche, de façon constante depuis toujours, gagne du terrain dans tous les domaines par une inventivité en matière de concepts véhiculés par les mots. La liste de ces inventions est interminable : toutes les « phobies », les « feminicides », le « patriarcat heteronormé » etc … Alors que la droite reste bien sagement sur les chemins balisés du vocabulaire politique traditionnel.

La gauche et les progressistes ont bien compris une des notions essentielles de la linguistique moderne : la langue n’est pas le véhicule de la pensée, elle en est le carburant et le fondement intime. Sans mot, notre esprit est incapable de concevoir et donc de penser.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les progressistes, par l’intermédiaire de l’école, ont mis en place une destruction de l’enseignement du français afin d’obtenir un homme nouveau, manipulable notamment par l’émotion puisqu’il comprend de moins en moins une pensée complexe. C’est la « fabrique du crétin », chère à Jean Paul Brighelli.

Un exemple emblématique de réussite sémantique du progressisme est le concept de « déconstruction » que nous avons tous pris l’habitude d’utiliser en lieu et place du mot destruction. Mis à la mode par le philosophe Jacques Derrida, il est issu du concept de « destruktion » de Martin Heidegger qui est beaucoup plus clair. Il permet d’édulcorer le mot « destruction » en lui donnant une valeur presque positive dans nos esprits puisqu’il suggère une reconstruction, alors qu’il est directement issu de la « table rase » marxiste. Il serait bon, à mon humble avis, de le bannir de notre vocabulaire…

La réussite d’un concept politique matérialisé par un mot ou une expression est  totale lorsque même vos adversaires l’utilisent, fusse pour le contester ou le nier. Il devient en quelques sortes une munition à fragmentation ! La bataille sémantique, à ce stade est gagnée. Ce fût le cas pour le concept de « grand remplacement » de Renaud Camus qui a permis à de nombreux citoyens de prendre conscience d’un phénomène qu’ils avaient pourtant sous leurs yeux sans le comprendre vraiment.

C’est la première grande victoire sémantique de la droite, qui doit résolument et sans complexe  s’engager dans cette voie. Le concept de « remigration » est également en phase d’essai, il est fondamental pour faire comprendre à nos contemporains que le sens des mouvements migratoires n’est pas une fatalité et peut être inversé, ce qui n’arrivait pas à se matérialiser dans leur esprit.      Un seul responsable politique a, pour l’instant, osé s’emparer du mot, c’est Eric Zemmour qui proposait un ministère dédié lors de la campagne présidentielle.

Le même Eric Zemmour, lors de l’université d’été de Reconquête, a démontré son intelligence politique en proposant le mot de « francocide »pour matérialiser dans les esprits les atteintes diverses que subissent les français de la part de chances pour la France et les faire sortir de la catégorie faits divers pour basculer en faits de société et, de ce fait, en objet politique.

La droite la plus bête du mode serait-elle en train de faire sa mue en s’appropriant, enfin, le champ culturel et métapolitique qui est fondamental pour obtenir, à terme, une victoire électorale?

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