Alors que des Français tentent d’utiliser la situation en Ukraine pour se faire passer pour des victimes de la GPA, des témoignages de mères porteuses ukrainiennes sortent peu à peu. Comme l’écrit la journaliste Céline Revel-Dumas, ils montrent tous qu’elles sont traitées « comme du bétail ».
La guerre en Ukraine est le révélateur express de la manière dont les agences de GPA et leurs riches clients traitent ces femmes, exploitées parce que pauvres et vulnérables.
Toutes mères de famille – puisque c’est la preuve de leur capacité procréative –, elles sont tenues de quitter leurs enfants et de vivre, ou plutôt survivre, dans un local sordide en attendant que le bébé qu’elles incubent soit prêt pour la livraison aux clients. Quelques rares sorties leur sont autorisées – tout retard au retour, même de quelques minutes, implique une amende, énorme pour elles -. Le reste n’est qu’attente, ponctuée quotidiennement d’injections massives d’hormones afin que leur corps n’expulse pas ce bébé qui n’a génétiquement rien à voir avec elles. Ces conditions font de ces maternités des grossesses à hauts risques, avec des drames fréquents. A hauts risques, aussi, pour la santé future de la mère porteuse. Mais peu importe aux clients, ils auront obtenu d’elle le bébé voulu.
Aux yeux des agences de GPA et de leurs commanditaires, elles ne sont pas des femmes à part entière, et encore moins des mères : elles ne sont qu’un utérus pour couver, couvert de la paroi du ventre qu’il faudra trancher aussi pour la césarienne, imposée aux mères porteuses afin d’assurer une livraison rapide et sûre du bébé et éviter les aléas de l’accouchement naturel.
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Neuf longs mois d’un calvaire qui se double de la dissociation psychique : considérer – à la demande de l’agence – qu’elles ne sont pas la mère du bébé ; ne pas s’attacher à lui pour ne pas trop souffrir lorsqu’il leur sera retiré, à l’instant même de la césarienne. Elles ne le verront même pas ! Leur seule et unique fonction est d’incuber, point barre.
La gestation pour autrui est l’asservissement de femmes traitées comme une sous-humanité. Sans oublier ces centaines de nouveaux nés « stockés » comme de la marchandise du fait des retards de « livraison » du fait de la guerre.
La guerre en Ukraine a conduit des commanditaires de GPA, relayés par quelques médias, à réclamer éhontement de l’aide à leur gouvernement pour pouvoir prendre le bébé commandé et quitter le pays dans l’instant.
A la face du monde a été projeté leur silence total, absolu, sur le sort de ces mères porteuses : coincées depuis des semaines à Kiev ou à Kharkiv en vue du jour de la césarienne, comment en sortiront-elles maintenant ? Comment pourront-elles, le ventre à peine recousu, quitter la ville et retrouver leurs enfants ? Rejoindront-elles la cohorte des mères porteuses mortes, directement ou indirectement, de cette ignoble exploitation reproductive ? Pas un mot de ceux qui les exploitent, pas une inquiétude exprimée pour ces femmes qui seront abandonnées à leur sort.
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La GPA est un asservissement dont certains voudraient faire croire qu’il pourrait être « éthique ». Mais la vérité éclate au grand jour. Cela n’a en effet rien d’éthique et donne lieu à de juteux bénéfices : le côut est de 50 000 euros en moyenne!
Que fait le gouvernement français pour sauver ces femmes ukrainiennes abandonnées et mises en danger de mort par des français?
Que fait BHL ? Qu’en pensent les professionnels de l’indignation à géométrie variable ?
Ne serait il pas judicieux pour le Conseil de droits de l’Homme de l’ONU pour que soit actée dès maintenant l’abolition internationale de la GPA ?