Le nouveau directeur général de la Gendarmerie nationale, le général d’armée Hubert Bonneau, a été auditionné par le Sénat.
Il apparaît que les perspectives sont catastrophiques au regard de l’incapacité des chefs de la gendarmerie à obtenir les moyens nécessaires aux hommes et femmes présents en première ligne, sur le terrain.
Il a reconnu la forte croissance des violences aux personnes et le fort « durcissement » des conditions d’emploi mais il a également concédé qu’il n’y aurait aucun recrutement net, en 2025. Cela signifie qu’il n’y aura aucune création d’emploi, seuls les départs seront remplacés. Et je tiens à ajouter : « pour autant même qu’ils y parviennent » ! Et cela au regard de l’hémorragie des départs, soulignée par les sénateurs et de la grande difficulté qu’il y a à recruter.
Il a reconnu que la gendarmerie a besoin de près de 4000 véhicules neufs chaque année. Elle en a reçu 185 en 2024 !! Sur les 3700 casernes, seules 650 appartiennent à l’Etat. Les autres sont louées et la gendarmerie n’est plus en mesure d’acquitter ses loyers. Les impayés se montent ainsi à plus de 300 millions d’euros. Les programmes d’entretien du casernement souffrent d’un déficit chronique, évalué à 2 milliards d’euros. Le budget dévolu à la réserve opérationnelle (36000 réservistes) baissera de 90 à 75 millions d’euros en 2025, accentuant le défaut de surveillance du territoire, alors que nous abordons une période où les risques de troubles sociaux divers s’accumulent.
En d’autres termes : les casernes sont pourries et cela constitue un motif de démission pour de plus en plus de gendarmes dont les familles ne supportent plus l’insalubrité et l’absence de chauffage, lorsque les chaudières cassent elles tardent à être réparées. Les gendarmes roulent dans des poubelles hors d’âge qui ne sont pas remplacées et qui sont régulièrement en panne. Nous n’avons plus les moyens de financer les réservistes et nous sommes donc astreints à nous en passer et bien des collectivités locales ou bailleurs privés, propriétaires des casernes de la gendarmerie ne sont plus payés.
Nous sommes en train de devenir un Etat du tiers monde.
Les moyens existent pourtant. Ils sont consacrés au financement de l’assistanat, à la fraude et au vaste fromage des parasites de tout poil, associatif et organismes bidons et à la guerre en Ukraine.
L’Etat obèse délaisse ses fonctions régaliennes qui seules justifient le prélèvement des impôts….
Jean Yves Le Gallou parle à juste titre de dépenses nuisibles !