Coronavirus: les couvre-feux se multiplient
Alors que le département des Alpes-Maritimes vient d’imposer un couvre-feux à ses administrés, le projet de loi rectifié adopté le 21 mars à l’assemblée nationale suscite les interrogations et nourrit de nombreux débats. Il y a d’abord l’interrogation sur la durée de l’état d’urgence. Si le ministre de la santé Olivier Véran nous assurait très récemment que la prorogation du décret de confinement dépendrait de l’avis du comité scientifique réuni en conformité du code de la santé pour accompagner la décision des responsables politiques, le projet de loi prévoit une durée de l' »état d’urgence sanitaire » de deux mois (possiblement reconductible après une seconde réunion du Parlement en temps voulu). Les libertés de réunion et de déplacement pourront donc être restreintes pendant une durée de deux mois. La loi donne aussi une base légale à l’instauration d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire, si telle est du moins la volonté du gouvernement… Le débat devrait s’intensifier sur ce point à mesure que les professionnels de santé élèvent la voix contre les mesures -qu’ils estiment bien trop tardives !- du gouvernement !
Indignation et colère à l’Assemblée lors du débat du 21 Mars à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi d’urgence sanitaire.
Les débats du samedi 21 mars à l’assemblée ont permis à l’opposition de soulever des doutes sur l’opportunité de certaines mesures du projet de loi. En effet, si le consensus s’est fait autour des mesures de confinement les dispositions concernant les dérogations au droit du travail et au fonctionnement normal de la justice ainsi que le très problématique ravitaillement en matériel médical (masques, respirateurs…) ont causé de l’indignation et de la colère dans l’opposition ! Nicolas Dupont-Aignan a ouvert la marche en mettant en question la gestion du stock de masques (le gouvernement anticipant une production nationale hebdomadaire de 8 millions de masque alors que ça correspondrait peu ou prou aux besoins quotidiens des travailleurs mobilisés pour colmater cette épidémie) et l’impéritie du gouvernement. Marine le Pen a pour sa part interpellé le gouvernement sur Facebook, rappelant son intervention du 11 février à l’assemblée où elle alertait le gouvernement sur le manque de masques (les stocks stratégiques de masques ayant été dilapidés en 2011 et 2013 par les gouvernement Fillon et Ayrault). Ces positions courageuses contrastent avec le silence convenu des élus macronistes et de la fausse opposition centriste (LR inclus) qui semblent avoir immolé le bien commun des français à leur ambition d’alliance électorale, notamment pour le second tour des municipales ! Attitude résumée par le député Bertrand Pancher (du groupe Liberté et Territoires) appelant à l' »union sacrée » au moment de la crise et à repousser le débat au règlement de la crise sanitaire.
L’heure des comptes viendra !
A la lumière des errements récents de certains ministres, des propos scandaleux de Mme Buzyn et de ceux de Sibeth Ndiaye qui a déclaré lors d’un entretien donné à BFMTV que le masque n’était pas utile aux non-soignants (quid des vols massifs de masque que le gouvernement n’a semble-t-il pas su ou voulu prévenir…) qui ne sauraient pas l’enfiler correctement (sic !), l’union sacrée semble devoir s’éroder de jour en jour ! Or ce n’est pas la manifestation bruyante et démesurée de liesse populaire savamment orchestrée tous les soirs à 20H (là où une prière commune ou une minute de deuil rendraient un hommage bien plus dignes à ceux qui ont perdu des proches ou ont mis leur vie en péril) qui sera de nature à rassurer les français sur les compétences de leurs gouvernants.
Carolus Magnus