Victoire de notre commandant en chef ! Il avait promis un million d’obus pour son allié, le comique troupier bouffon du roi etatsunien. Bon, on est encore loin du compte mais la détermination affichée de notre pourfendeur de l’oppression des méchants russes envers le camp du bien nous rassure.
La France aura livré 30 000 obus en deux ans. C’est déjà pas si mal. Surtout que faute de disposer d’une industrie de défense en bon ordre de marche, les dites munitions, largement allouées aux ukrainiens, font forcément défaut pour notre propre armée. Mais peu importe, le péril poutinien est à nos portes, il est donc de notre devoir d’assurer notre défense “quoi qu’il en coûte” (cela va sans dire).
Que notre budget soit celui d’un pays en liquidation, peu importe.
Que nos agriculteurs aient manifesté leur détresse face à un avenir qui s’annonce des plus sombres, peu importe.
Que nos représentants élus, censés nous justement nous représenter et nous défendre, servir de courroie de transmission entre ce gouvernement juvénile et la population, inquiète, soient occupés à voter des lois mortifères, scélérates, destructrices pour notre Société, et cela sous les ors de cette république venu fêter cet événement odieux à l’endroit symbolique même de l’absolutisme royal, peu importe.
Que le peuple, enfin, exprime son désaccord sur la conduite de cette guerre devenue mondiale, aberrante, provoquée par une institution contrôlée par nos “amis” américains dont les media mainstream nous rebattent les oreilles à nous convaincre de sa fonction défensive (comme pour mieux nous exonérer de nos responsabilités dans l’origine de ce conflit) alors l’histoire jugera de son caractère agressif, peu importe.
Macron et ses boys ne fléchissent pas devant la bêtise. Nous n’avons pas d’argent mais nous le dépenserons quand même pour complaire à notre maître US.
Nous avons promis 1 000 000 d’obus et ne sommes pas capables de la fabriquer rapidement ? Qu’à cela ne tienne, nous les importerons. En attendant que notre usine de fabrication soit prête.
Ah oui, parce qu’il faut comprendre que si l’état de délabrement de notre société touche les civils, il touche aussi toutes les composantes du domaine militaire à commencer notre industrie de défense que nos hommes politiques se sont évertués à détricoter.
C’est ainsi le cas de l’ancienne SNPE (Société Nationale des Poudres et Explosifs), démantelée, sacrifiée sur l’autel des fonds privés. Après avoir procédé à différentes cessions vers des fonds d’investissement dès 2009, l’Etat, dans sa grande mansuétude et encouragé par ses ressources budgétaires illimitées, a racheté en 2023 l’ensemble des actions de SNPE SAS. Certainement pour participer activement à cet effort de guerre qui ne dit pas son nom.
Et pourtant, dans un article du Taipei Times qui reprend une dépêche de l’AFP (source ici) qui explique que nous manquons de poudre à canon !
» La poudre à canon, difficile à trouver, empêche l’Europe de fournir des centaines de milliers d’obus aux efforts défensifs de l’Ukraine contre les envahisseurs russes, et des solutions commencent seulement à émerger. »
« Nous avons tous pris conscience de la nécessité de faire face à la rareté de certains composants, notamment de la poudre à canon », a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron à l’issue d’un rassemblement des alliés de Kiev à Paris.
« La poudre, c’est vraiment ce qui manque aujourd’hui », a-t-il ajouté. Je n’en dirais pas plus à ce niveau de l’article même si je sais déjà que parmi vous beaucoup n’en penserons pas moins…
Bref, nous manquons de poudre, à canons s’entend.
Explications.
« Un simple obus d’artillerie explosif comporte trois parties. Il est doté d’un boîtier en acier, d’une charge principale hautement explosive et d’un détonateur, généralement réglé pour déclencher l’explosion à l’impact, a expliqué Johann Hoecherl, expert en munitions à l’Université de la Bundeswehr de Munich.
« Les charges propulsives sont généralement séparées, car les artilleurs en prendront une ou deux, jusqu’à six, voire huit », selon la portée souhaitée, a-t-il ajouté.
Bien que le propulseur soit encore appelé poudre à canon, « ce n’est plus du tout de la poudre de nos jours, il est constitué de bâtonnets ou de plombs », a déclaré Hoecherl.
Et c’est notre « camarade commissaire politique » européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, qui a déclaré vendredi aux journalistes à Paris que le bloc était également confronté à des difficultés pour trouver les matières premières nécessaires à la fabrication de la poudre à canon.
« Pour fabriquer de la poudre, il faut un type spécifique de coton, qui vient principalement de Chine », explique-t-il.
La nitrocellulose, également connue sous le nom de guncotton, est un ingrédient clé dans la fabrication de la poudre à canon.
« Le saviez-vous, les livraisons de ce coton en provenance de Chine se sont arrêtées comme par hasard il y a quelques mois », a ajouté Breton.
La Chine et la Russie ont intensifié ces dernières années leur coopération économique et leurs contacts diplomatiques, et leur partenariat stratégique s’est resserré depuis l’invasion de l’Ukraine.
Breton a déclaré que « les pays nordiques ont trouvé un substitut au coton chinois… L’innovation est à l’œuvre, précisément pour répondre aux besoins en poudre, car… nous avons aujourd’hui des problèmes avec la capacité de production de poudre ».
Nous allons donc vraisemblablement réussir à nous passer des Chinois, comme les Chinois sont en train de réussir à se passer de nous, mais cela en dit long sur l’état du monde, de la planète, de la géopolitique et de l’effondrement de l’Europe et de la France.
Alors avant de mettre le feu aux poudres que l’on n’a pas, il faut avoir la juste conscience de sa réelle force, sinon, le général en chef Macron, risque fort de déplacer des divisions imaginaires sur les cartes du champ bataille bien à l’abri dans son bunker appelé PC Jupiter.
L’histoire ne dit pas à quelles conditions cet aller-retour entre le monde privé des affaires et l’Etat a été réalisé mais à la lumière de ce qui s’est passé dans le secteur nucléaire avec Alsthom, nous pouvons imaginer de l’utilisation des deniers publics, de nos deniers.
Vous trouverez ci-après une question posée par un député de Dordogne, M. BÉRIT-DÉBAT Claude, s’inquiétant à juste titre en 2009 de la privatisation de la SNPE.
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Nous pourrions en faire de même aujourd’hui, à la lumière des événements récents et des décisions prises par notre masterchef des armées.