C’est une surprise qui n’en est pas vraiment une : contrairement à ce qu’annonçaient les sondages et tous les medias mainstream, la « vague rouge » du parti de l’éléphant a bien emporté les États-Unis, et la victoire de Donald Trump semble écrasante.
Ce résultat nous enseigne bien des choses et devrait notamment remettre à leur place une bonne partie de ces médias de grand chemin qui, en France, se prêtent depuis des mois à une campagne délirante d’hystérie anti-trumpiste, assénant une moraline d’un autre âge, d’où le titre de cet article …
Si la comparaison entre la France et les États-Unis est un exercice périlleux, le résultat de ce scrutin aura au moins servi à prouver les limites de ce combat culturel que mène l’auto-proclamé « camp du bien » depuis maintenant plusieurs décennies. Cela montre que les mensonges ne prennent plus, que la raison n’est pas forcément dans le camp des progressistes – parce que le progressisme, comme toutes les idéologies qui ont fleuri au XXe siècle, s’est transformé en cancer : wokisme, intersectionnalité des luttes, et autres moulins à vent érigés par le post-moderne pour faire barrage à l’intelligence. Suprême dérision, le progressisme est même devenu le faire-valoir d’un capitalisme techno-industriel toujours plus barbare.
C’est pourquoi, plus que jamais, une presse indépendante et libre doit élever sa voix dans un paysage médiatique devenu désespérément binaire. Une presse capable de prouver à tous que le conservatisme n’est pas un gros mot, que les valeurs chrétiennes ne sont pas arriérées – au contraire, elles n’ont jamais été aussi actuelles dans un monde où la morale semble de plus en plus assujettie aux logiques carnassières des algorithmes et du profit maximal.
C’est pourquoi comme Burdigala presse et toute la presse de réinformation doit continuer d’exister, pour porter un message qui ne soit pas réductible à quelques mantras politiques ou à quelques hashtags simplificateurs. Alors que le monde devient parfois illisible, parasité par le bruit de fond constant des réseaux sociaux, le rôle de la presse, celui que nous défendons, n’a jamais été aussi important : apporter de la nuance, rapporter la complexité de notre modernité, opposer au battage médiatique et aux campagnes vociférantes de la pensée unique une profondeur de champ salutaire.
Et surtout, contribuer à ce grand combat culturel qui est devenu celui de l’Occident, sommé de choisir entre un égalitarisme forcené et un conservatisme réduit à quelques signaux pulsionnels.
Parce que le conservatisme n’est pas seulement une réaction, parce qu’il peut redevenir une avant-garde en ces temps d’inversion globale, une presse indépendante telle que la nôtre doit porter le flambeau de cette avant-garde.