Variole du singe : la transmission s’accélère

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Variole du singe: l’OMS constate une transmission atypique et capable de s’accélérer en Europe Ce qui inquiète les autorités sanitaires, c’est le fait que ces cas apparaissent simultanément dans de nombreux pays, chez des personnes qui, pour la plupart, n’avaient pas de lien direct avec les pays où la maladie circule.

Cette maladie est une cousine moins dangereuse de la variole, éradiquée depuis une quarantaine d’année. Elle se traduit d’abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croutes, notamment sur le visage et peuvent laisser des traces à vie..

Elle a gagné vendredi la France et l’Allemagne, avec un cas confirmé dans chaque pays par leurs autorités sanitaires.

En France, il s’agit d’un homme de 29 ans, localisé dans la région parisienne, sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et, en l’absence de gravité, est isolée depuis à son domicile.

En Allemagne, ce sont les autorités médicales militaires qui ont fait état d’un cas, isolé dans une clinique de Munich. En Espagne, le ministère de la Santé a recensé 7 cas confirmés et 23 cas positifs via PCR d’une «variole non humaine» qui doivent encore être «séquencés pour déterminer le type de variole». 23 cas ont été confirmés au Portugal.

Ils viennent s’ajouter à une vague entamée au Royaume-Uni où les premiers malades ont été repérés début mai.

Ces cas ne sont pour le moment pas graves. Même s’il est tôt pour s’en assurer, ils semblent ressortir d’une souche avec un taux de mortalité de 10 pour mille. Ce chiffre doit, de plus, être relativisé par le fait qu’il se rapporte à des pays en voie de développement où les systèmes de santé sont moins efficaces.

«Il faut insister sur le fait que la plupart des cas actuellement examinés en Europe sont légers», a insisté M. Klug. «La variole du singe est généralement une maladie qui se guérit d’elle-même (…) après quelques semaines sans traitement (qui n’existe pas).»

Pour autant, ce qui inquiète les autorités sanitaires, c’est le fait que ces cas apparaissent simultanément dans de nombreux pays, chez des personnes qui, pour la plupart, n’avaient pas de lien direct avec les pays où la maladie circule.

Depuis 2017, quelques cas importés, notamment du Nigeria, avaient certes été sporadiquement identifiés dans plusieurs pays, en particulier au Royaume-Uni, sans donner lieu à des épidémies.

Mais «récemment, l’alerte est relativement différente: les signalements faits correspondent à des cas de personnes n’ayant pas voyagé dans les pays où le virus circule habituellement et n’ayant pas eu de contacts avec des personnes revenant de ces pays», a souligné vendredi lors d’un point presse Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé Publique France.

Par ailleurs, ces cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Nombre de chercheurs insistent quant au fait qu’il est trop tôt pour en conclure que le virus a évolué pour devenir transmissible sexuellement. Mais l’apparition de ces multiples cas dans le monde pose la question d’une contagiosité devenue plus élevée.

La variole du singe est habituellement transmise à l’homme par des rongeurs sauvages ou des primates. Mais une transmission inter-humaine est également possible, par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes.

«Il y aura un suivi des +cas contact+ beaucoup plus léger que celui du Covid: contrairement à ce qui se produit avec le virus du SARS-Cov2, une personne infectée n’est en effet pas contagieuse avant le début des symptômes», a noté Mme Mailles.Variole du singe: l’OMS constate une transmission atypique et capable de s’accélérer en Europe

Ce qui inquiète les autorités sanitaires, c’est le fait que ces cas apparaissent simultanément dans de nombreux pays, chez des personnes qui, pour la plupart, n’avaient pas de lien direct avec les pays où la maladie circule.

Après les Etats-Unis et plusieurs pays européens, notamment l’Espagne et le Portugal, la France et l’Allemagne sont touchées à leur tour par la variole du singe. Si la plupart des cas sont pour l’heure sans gravité, cette vague inhabituelle hors d’Afrique préoccupe les autorités sanitaires.

Les cas pourraient s’accélérer en Europe, a estimé vendredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Alors que nous entrons dans la saison estivale (…) avec des rassemblements, des festivals et des soirées, je crains que la transmission s’accélère», a affirmé le directeur de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge.

L’étendue de la transmission est «atypique», a estimé M. Kluge, soulignant que «tous les cas récents sauf un n’avaient pas voyagé dans des zones où la variole du singe est endémique». La plupart des cas (mais pas uniquement) ont été recensés parmi des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, a par ailleurs indiqué M. Kluge, l’OMS ayant déjà indiqué vouloir faire la lumière sur la transmission du virus au sein de la communauté homosexuelle.

Au total, 80 cas sont confirmés et une cinquantaine d’autres sont à l’étude, selon l’OMS.

Ce décompte, voué à progresser ces prochains jours, ne concerne que des pays où la présence de malades de la variole du singe est inhabituelle. Elle est présente en temps normale, considérée comme «endémique», dans 11 pays d’Afrique.

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