Violences de banlieue et zone de non-droit

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Des violences urbaines ont éclaté ce week-end à Sevran et à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) après la mort d’un homme, touché par le tir d’un policier. Bus incendié, jets de projectiles, barricades… Les violences urbaines, qui ont débuté dans la nuit de samedi à dimanche, se sont poursuivies la nuit suivante. Au total, une quinzaine de personnes ont été interpellées.

Tirs de mortiers d’artifice, bus incendié, jets de projectiles, barricades… Parties de Sevran, des violences urbaines, qui ont débuté samedi après la mort d’un homme touché par le tir d’un policier, se sont étendues à la commune voisine d’Aulnay-sous-bois, dimanche soir.

La situation s’est embrasée dans ces deux communes de la Seine-Saint-Denis après la mort d’un homme de 32 ans, père de famille, touché par le tir d’un policier qui tentait de l’interpeller lors d’un contrôle routier.

Samedi midi, un équipage de la brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois repère une fourgonnette, signalée comme volée, arrêtée à un feu rouge, rue Suzanne Lenglen. L’un des policiers se présente à la fenêtre du conducteur et « dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement », a expliqué Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué publié dimanche.

La camionnette finit sa course « plusieurs centaines de mètres plus loin » en percutant des véhicules stationnés dans une allée des Beaudottes à Sevran, a ajouté le parquet. « Grièvement blessé par balle », le conducteur, dont le pronostic vital était engagé, a été immédiatement pris en charge par les secours, mais il a succombé à ses blessures « quelques heures plus tard à l’hôpital ».

Il n’aura fallu que quelques heures, après le drame, pour que la situation s’envenime. Dès le début de la soirée, samedi, des feux de poubelles ont été allumés et les forces de l’ordre, déployées pour sécuriser les lieux, ont été visés par des jets de projectiles, de pierres et des tirs de mortiers d’artifice, a confirmé une source policière. Au total, « dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, entre l’après-midi et la nuit, pour des faits de violences urbaines » dans la nuit de samedi à dimanche, a précisé le parquet de Bobigny.

Après une journée de calme, les violences ont repris de plus belle la nuit suivante, notamment dans le quartier des Beaudottes, à Sevran, où des policiers ont essuyé de « très nombreux tirs de mortiers », a complété la source policière jointe par 20 Minutes, faisant état de plusieurs « voitures incendiées » et de « cocktails molotov jetés sur les véhicules de police », comme le montrent les images filmées par le journaliste free-lance Clément Lanot.

Peu avant minuit, dans la cité voisine des 3.000, à Aulnay-sous-Bois, un bus de transport public a été stoppé dans son trajet par une barricade dressée sur la route. Le conducteur a demandé aux passagers de descendre du véhicule. Une « trentaine d’individus cagoulés et armés de barres de fer » ont alors demandé au chauffeur de descendre du bus avant de le voler et de l’incendier, indique la source policière. De nombreuses unités de forces de l’ordre ont été appelées en renfort, dont les policiers de la CRS 7 et la CRS 8, ainsi que la brigade cynophile.

Selon le parquet de Bobigny, sur la nuit de dimanche à lundi, six personnes ont été interpellées « pour participation à un groupement en vue de commettre des violences, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ou encore dégradations aggravées ».

Selon le parquet, le policier, qui a tiré avec son arme, était en état de choc et a dû être hospitalisé. Les médecins n’ayant pas encore autorisé son audition, l’auteur du tir n’a pas encore pu être entendu.

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