Nous publions ci dessous une analyse intéressante de notre ami Gérard Boyadjian qui sort du discours convenu …
Pour plusieurs raisons, dans l’opinion publique, d’innombrables réflexions ne tarderont plus à jaillir à la face de l’Occident.
Préambule de rigueur : En opposition à la politique traditionnelle des Démocrates et Républicains bellicistes, Donald Trump s’était solennellement engagé à mettre fin à la guerre en Ukraine, et désengager les USA de nouveaux conflits, nouvelles guerres préventives, opérations de changement de régime (dit hostiles).
Il s’est publiquement compromis à mener une politique étrangère profondément isolationniste qui consiste à ne protéger que les intérêts américains : « America First ».
Une position catégoriquement opposée à celle de ses prédécesseurs, interventionnistes.
En contradiction totale avec ses promesses, ses engagements et son serment, il vient (à l’instar de tous les autres Présidents américains) d’engager une nouvelle guerre au Moyen Orient, et pas des moindres, au profit d’une autre entité, d’un autre Etat, d’une autre nation.
Par conséquent, il démontre et révèle plusieurs choses :
La puissance du Lobby qui n’existe pas, existe bel et bien et s’avère extrêmement puissant !
Le mouvement MAGA est politiquement mort hier (et cela aura de lourdes conséquences aux USA, en interne, notamment auprès de son électorat majoritairement opposé à cette intervention)
L’Etat nation Israël et ses capacités militaires, ainsi que son dôme de fer (rebaptisé par les moqueurs « passoire en inox ») ont démontré qu’ils ne peuvent survivre sans l’appui stratégique et le soutien militaire des Américains. Cela était théoriquement suggéré par beaucoup, cela est pratiquement constaté par toutes les parties aujourd’hui.
Le Régime Iranien (aussi indéfendable soit-il) a démontré qu’il n’avait pas besoin de l’arme nucléaire pour infliger « une correction » à l’Etat Israélien (qui possède l’arme nucléaire), ce qui établit de facto que le prétexte invoqué quant à « l’acquisition de la bombe nucléaire » pour frapper l’Iran, est plus ou moins similaire à celui de la fameuse fiole de « Colin Powell » en 2003 pour envahir l’Irak.
Etc… Etc…
Les Américains ont frappé parce que leurs menaces sont restées vaines.
Les Américains ont frappé parce que leur diplomatie ne fut que tromperie.
Les Américains ont frappé parce qu’ils n’ont plus les moyens économiques, stratégiques et militaires d’envoyer des troupes à terre.
Les Américains ont frappé parce que Bibi et son lobby leur ont imposé cette stratégie.
Les Américains ont frappé parce que l’Iran était en train de révéler sa supériorité militaire.
Les Américains ont frappé parce qu’ils ont toujours frappé : Hiroshima, Nagasaki, Vietman, Yougaslavie, Libye, Syrie, etc…
Sauf que l’hégémonie Américaine se termine sous nos yeux, qu’elle n’est plus ce qu’elle était il y a 20 ans : le seul gendarme du monde.
Et les nouveaux puissants contestent désormais ce narratif occidental éculé.
Occident fatigué physiquement, épuisé émotionnellement, laminé intellectuellement, par ce réel qui n’a cessé de le déjuger.
Les populations occidentales savent pertinemment que ce n’est pas une guerre pour :
« Les valeurs, la démocratie, les droits l’homme, la libération d’un peuple, etc… » ou toutes autres considérations moralisatrices convoquées pour justifier l’injustifiable.
Nous ne sommes ni des orientaux, ni des « Mollahs », alors de grâce, ne nous voilons pas la face.
Les Américains ont frappé mais « America First » est mort.
Israël a provoqué cette confrontation avec l’Iran, mais elle a révélé son immense fragilité.
Les Européens ont joué les funambules, mais ils n’ont plus de parachute.
Militairement les prochains jours parleront…
Mais aujourd’hui, les Occidentaux ont déjà perdu la grande bataille psychologique de l’opinion publique.
Et ce n’est pas rien !
Gérard Boyadjian