Burdigala presse liste les similitudes entre Moscou et Pékin : tous deux veulent mettre fin à la domination des États-Unis, redéfinir les règles internationales et restaurer la grandeur de leurs anciens empires. Après l’offensive russe en Ukraine, Pékin va-t-il à son tour passer à l’acte à Taïwan ?
Vladimir Poutine a attendu la fin des Jeux olympiques de Pékin pour passer à l’action en Ukraine. La Chine s’est abstenue de toute critique à l’égard de la Russie au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour qui voulait encore minimiser le rapprochement sino-russe et la coordination de plus en plus étroite de leur agenda géopolitique, la journée de lundi aura servi de tocsin. Moscou et Pékin avancent de concert pour mettre un terme à la domination des États-Unis et redéfinir les règles internationales sur de nouveaux fondements largement partagés entre les deux capitales.
Le scénario, encore improbable il y a un an ou deux, d’une double offensive, en Ukraine dans un premier temps et à Taïwan dans un second, ne peut ainsi plus être pris à la légère. C’est le cauchemar des stratèges du Pentagone et une hypothèse que ne peuvent plus ignorer les Européens. Il est nourri par les déclarations récurrentes de Pékin et de Moscou selon lesquelles le monde démocratique est en faillite, les États-Unis sont irrémédiablement affaiblis, et le continent européen est dans l’incapacité de développer un espace de sécurité stable et cohérent.