Présidentielle : La guerre des 500 signatures

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Au 22 février 2022, plusieurs prétendants à la présidentielle 2022 n’ont pas encore les 500 signatures d’élus nécessaires pour valider leur candidature. Parmi eux, des ténors : Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour, Christiane Taubira, Philippe Poutou… Alors que la limite du 4 mars approche, on fait le point sur le nombre de parrainages manquants.

Urne électorale

Le Conseil constitutionnel a publié au mardi 22 février 2022 un peu plus de 9 600 parrainages d’élus pour des candidats à la présidentielle. Chaque prétendant doit recueillir 500 signatures dans au moins 30 départements pour le vendredi 4 mars, 18 h.

Cette quête est un vrai problème pour de nombreux candidats.

Au 22 février, ils sont sept à avoir franchi le seuil des 500 signatures : Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud.

Il manque ainsi 58 parrainages à Jean-Luc Mélenchon, 78 à Nicolas Dupont-Aignan, 107 à Marine Le Pen, 150 à Éric Zemmour, 259 à François Asselineau, 276 à Philippe Poutou, 396 à Christiane Taubira…

Au total, il faudrait plus de 3 000 signatures pour que tous ces candidats puissent valider l’étape des parrainages. Est-ce possible ?

Théoriquement oui, la réserve de signatures est bien plus élevée. Les candidats peuvent recueillir les parrainages de plusieurs types d’élus : députés, sénateurs, maires, conseillers régionaux et départementaux…

Cela représente plus de 42 000 parrains potentiels. Moins de 25 % des élus ont déjà accordé leur parrainage, le frein ne se situe donc pas sur le nombre de signatures disponibles.

Le Conseil constitutionnel publie les parrainages arrivés deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Moins de 1 000 nouvelles signatures ont été publiées ce mardi 22 février par le Conseil constitutionnel, un chiffre qui décroît depuis les 3 000 signatures annoncées le 8 février.

Difficile de prédire si le nombre de nouveaux parrainages annoncés vendredi et mardi prochains va suivre cette tendance, ou s’il va remonter à l’approche de la date limite du 4 mars.

Devant l’Assemblée nationale, Jean Castex a lancé a lancé un appel aux élus pour qu’ils acceptent de parrainer des candidats à l’élection présidentielle.

« Je voudrais lancer un appel aux élus qui ont la possibilité d’apporter leur parrainage en leur disant, après d’autres, ceci : le fait d’accorder son parrainage à un candidat n’est pas automatiquement synonyme de soutien politique, c’est aussi un acte démocratique » , a dit le chef du gouvernement, qui est aussi le chef de la majorité.

« Seuls 10 000 des 42 000 élus en possibilité d’apporter leur parrainage l’ont fait », a précisé Jean Castex lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale.

François Bayrou a lancé l’initiative d’une « banque des parrainages » pour que des élus apportent leur signature à des candidats qui ne seraient pas au seuil des 500. Ce mardi 22 février, ils étaient 120 à avoir répondu à l’appel, selon le président du MoDem. Ce n’est pas encore assez pour qualifier à la fois Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour. François Bayrou espère que d’autres élus rejoindront l’initiative dans les prochains jours.

La prochaine publication de parrainages du Conseil constitutionnel est prévue vendredi 25 février, à 17 h. Elle devrait permettre de voir si les appels aux parrainages ont été entendus.

1 COMMENTAIRE

  1. Chaque Français est citoyen, chaque citoyen est électeur, chaque électeur est garant de la souveraineté de la Nation. la méthode de sélection par les parrainages amplifie les fractures idéologiques émergentes dans la société.Le principe de faire intervenir un élu servant à parrainer un candidat à la présidentielle est une atteinte grave à la démocratie (article3 de la Constitution « Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». C’est donner aux élus la capacité juridique et politique de juger qui mérite d’être candidat ou qui en est indigne. L’élection présidentielle nécessite un mode de sélection légale, neutre et vérifiable de candidatures plurielles. Une proposition. Ne serait-il pas légitime de soumettre la sélection des candidatures à la position établie dans les sondages, fixant le seuil plancher à 5%, calculé par la moyenne des résultats des instituts de sondage référencés, publiés sur la semaine précédant le jour de la confirmation officielle de la liste définitive des candidats. Ce pourcentage de 5% est conforme à la prise en compte par l’Etat du remboursement des frais de campagne. Cela signifie qu’un candidat putatif doit obligatoirement avoir été officiellement recensé avant le premier jour de la période des sondages pour pouvoir être candidat à l’élection. Il n’est pas soutenable qu’un candidat soit inscrit d’office par les instituts de sondage pour faire évaluer son positionnement selon les intentions de vote, sans qu’il se soit officiellement déclaré lui-même candidat. Cette pratique est déloyale au regard des autres candidats déclarés. Ce mode de sélection par sondage élimine le caractère antidémocratique des parrainages et l’absurdité politique de voir un candidat représentant l’intention de vote de plusieurs millions de citoyens, de pouvoir être éliminé parce qu’il n’a pas rassemblé les 500 parrainages, quand un candidat représentant de 0.50% à 3 ou 4%, est maintenu pour avoir recueilli sans difficulté 500 parrainages. Il est également inutile et choquant de valider les parrainages supérieurs au nombre suffisant de 500. N’est-ce pas en réalité une façon déguisée permettant ainsi à l’élu de faire valoir son acte politique et démocratique, qui ne sert plus à rien, mais surtout de pouvoir « stériliser » son parrainage lui servant d’alibi à l’élimination des candidats dont il rejette la participation ? L’intention de vote des électeurs, recueillie par sondage est la seule justification légale* justifiant du rejet ou de l’acceptation des candidats présents au 1er tour.

    *La loi du 25 avril 2016 : « le sondage a désormais une définition légale. Un sondage est, quelle que soit sa dénomination, une enquête statistique visant à donner une indication quantitative, à une date déterminée, des opinions, souhaits, attitudes ou comportements d’une population par l’interrogation d’un échantillon ».

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