Le concile Vatican II, avec son ouverture au monde tous azimuts et ses réformes liturgiques mal ficelées, avait déjà désertifié les églises – ce n’est pas un hasard si des paroisses plus traditionnelles ou des événements comme le pèlerinage de Chartres connaissent tant de succès.
Mais le pape François risque fort d’aggraver la situation avec ses positions sur l’immigration, que Jean-Luc Mélenchon, qui lui avait souhaité la bienvenue à Marseille, ou Klaus Schwab, ne renieraient pas.
Le journal La Croix souligne, sans ambiguïté, que « le pape François qualifie de « péché grave » les tentatives systématiques de repousser les migrants ».
Des millions de Français seraient donc en état de « péché grave » et n’auraient plus qu’à confesser leur faute et faire pénitence.
Reportons-nous, pour plus de sûreté, connaissant les inclinations progressistes de ce quotidien, au texte prononcé, ce 28 août, par le pape François. Il a, en préambule, déclaré qu’il « report(ait) la catéchèse habituelle » de chaque mercredi pour renouveler son plaidoyer en faveur de l’accueil des migrants.
Force est de constater que La Croix a fidèlement retranscrit, sans la déformer, la pensée du pape. Intitulant sa catéchèse « La mer et le désert », il invite les fidèles à « penser aux personnes qui – même en ce moment – sont en train de traverser les mers et les déserts pour atteindre une terre où elles peuvent vivre en paix et en sécurité ».
Il dénonce sans réserve « ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants », soulignant « en toute conscience et responsabilité » qu’ils commettent « un péché grave » et, se référant à la Bible : « Tu ne molesteras ni n’opprimeras l’étranger. » Et d’en rajouter : « Cela nous fera du bien aujourd’hui de penser : le Seigneur est avec nos migrants dans la mare nostrum, le Seigneur est avec eux, pas avec ceux qui les rejettent. »
Il admet que « dans ces mers et ces déserts meurtriers, les migrants d’aujourd’hui ne devraient pas y être » mais, puisqu’ils y sont « malheureusement », il faut agir « en élargissant les voies d’entrée sûres et légales pour les migrants, en facilitant l’accueil de ceux qui fuient les guerres, la violence, les persécutions et les nombreuses calamités, […], en encourageant de toutes les manières possibles une gouvernance mondiale des migrations fondée sur la justice, la fraternité et la solidarité ».
Notons, pour être complet, qu’il reconnaît aussi, sans trop y insister, qu’il faut « lutter contre la traite des êtres humains, pour arrêter les trafiquants criminels qui exploitent sans pitié la misère d’autrui ».
Jean-Luc Mélenchon, en souhaitant la bienvenue au pape, ne disait pas autre chose*.
La seule différence, c’est que le leader de La France insoumise a manifestement des visées électoralistes et qu’il changerait d’avis en cas de besoin.
Le pape François, lui, y croit dur comme fer – même s’il n’est pas certain que la Bible, aussi prophétique soit-elle, ait pu concevoir la situation migratoire d’aujourd’hui – et engage tous les croyants à le suivre.
Mais fût-il, contrairement à Mélenchon, sans arrière-pensée politique, il n’en tombe pas moins dans une forme d’aberration intellectuelle en confondant, pour reprendre une distinction pascalienne, l’ordre du temporel et l’ordre de la charité, confondant l’action individuelle et l’action collective.
De plus, sa prise de position morale ne s’inscrit d’aucune manière dans ses attributions concernant le dogme dont il est le garant, son prédécesseur avait bien spécifié que le traitement des problèmes migratoires était du ressort des gouvernements œuvrant pour le bien commun de leur nation.
Il fait preuve d’un idéalisme qui, dans le monde tel qu’il est, risque fort de produire l’inverse de l’effet recherché.
Le pape pèche, si l’on ose dire, par excès d’angélisme, par relativisme et par soumission au plan mondialiste.