Fabien Gay, sénateur, membre du Parti communiste français (PCF) et rapporteur d’une commission d’enquête sur les aides publiques, a rappelé à juste titre, sur BFM TV, que les aides publiques aux entreprises représentent 211 milliards d’euros en 2023. Le rapport du Sénat précise toutefois « qu’il est aujourd’hui impossible de déterminer avec précision le montant des aides publiques versées aux grandes entreprises, quelle que soit la définition que l’on donne à ces dernières, ainsi qu’à leurs sous-traitants. »
Les 211 milliards comprennent, en l’occurrence, les subventions de l’État, les aides versées par Bpifrance, les dépenses fiscales (crédits d’impôt par exemple), mais aussi les allègements de cotisations sociales.
Interrogé dans le cadre de la commission, l’économiste Maxime Combes, coauteur du livre Un pognon de dingue, mais pour qui ?, déplore que ces aides aient augmenté « 4 à 5 fois plus vite que le PIB et les prestations sociales » au cours des vingt-cinq dernières années. Il en arrive à la conclusion suivante : «Ce qui coûte trop cher, c’est le capitalisme français».
Mais le « capitalisme » visé ici est mal nommé!
Il ne s’agit pas du capitalisme libéral, un système économique fondé sur le respect de la propriété privée, la concurrence libre et l’absence d’interventionnisme étatique.
Les libéraux s’opposent aux subventions en ce qu’elles créent des distorsions économiques et maintiennent artificiellement en vie des activités. Il serait plus juste de parler de capitalisme de connivence, un système fondé sur le clientélisme et qui n’a, dans le fond, pas grand-chose à voir avec le capitalisme et n’est qu’une manifestation du socialisme. Ce système est décrit par l’école des choix publics : les hommes politiques sont des acteurs économiques comme les autres, dans le sens où ils agissent aussi par intérêt, et n’ont aucune incitation à remettre en cause un système clientéliste dont ils bénéficient parce qu’il étend leur sphère d’intervention et d’influence.
C’est pourquoi le bon sens n’est pas seulement de préconiser la suppression des aides publiques aux entreprises, notre institut plaide aussi pour la baisse de leurs prélèvements obligatoires.
Contrairement à ce que sous-entend le groupe Les Jeunes Communistes de Paris sur X, ce devenu célèbre « Nicolas qui paie » (un meme qui désigne l’archétype du jeune actif écrasé par le poids des prélèvements obligatoires) ne soutient pas les aides publiques aux entreprises ; il aimerait au contraire ne plus financer l’ensemble de ces dispositifs, qu’ils concernent les entreprises (privées et publiques), les ménages, les associations, les agences de l’État, les syndicats ou les partis politiques.