Censure du gouvernement : le RN, ce pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal !

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Jeudi soir, Emmanuel Macron a pris la mine compassée et la voix solennelle du président de la République qu’il compte demeurer encore deux ans pour orner un plaidoyer pro domo de phrases creuses, à l’exception de sa condamnation du RN, censément coupable d’avoir mêlé ses voix à celles de ses ennemis insoumis pour voter une motion de censure qui « insulte » ses propres électeurs élevant ainsi un front antirépublicain. C’était ériger le RN en principal ennemi, alors que le scrutin du 4 décembre sur le budget 2024 a montré,  que c’est la gauche qui a été décisive, comme on va le voir.

Cela nous rappelle que le système a désigné pour seul ennemi le RN, non seulement lors des élections législatives où la gauche unie, les derniers supports de Macron et les centres-droits de Philippe et Wauquiez se sont alliés, mais tout au long du travail parlementaire de l’automne, en particulier lors de la proposition de loi du député de l’Oise (5ème circonscription) Frédéric-Pierre Vos, dont le caractère emblématique doit être mis en lumière.

Macron désigne son ennemi : le RN

Dans les dix derniers jours qui ont procédé la motion de censure, Michel Barnier a entonné un air connu sous la cinquième République pour tâcher de faire passer son budget : Moi ou le chaos. Le gouvernement, les médias, l’ont repris en chœur, et depuis que la censure a été votée, il est entendu jusqu’à la droite du centre (Retailleau) que ceux qui l’ont votée sont « irresponsables », avec une mention spéciale pour le RN qui, après une « surenchère » excessive, n’aurait pas craint de faire cause commune avec l’extrême gauche « ruinant ainsi dix ans d’efforts de respectabilisation », et nuisant ainsi à la stabilité de la France et à son redressement économique. Sur ce dernier point, l’avenir nous dira ce qu’il en est, et jusqu’à présent les marchés ne semblent pas croire que le budget présenté par Michel Barnier était excellent (et ils ont raison : nous avons rappelé ici à plusieurs reprises en quoi il était exécrable, à la fois fiscaliste, dépensier, et soumis aux directives de l’arc-en-ciel tant en matière de climat que d’immigration ou de genre). Mais quant à la collusion avec l’extrême gauche, que Macron décrit par le terme « front antirépublicain », elle mérite un commentaire.

Le système oublie le vote avant la censure

Quand on parle de désordre en France, de chaos, de discontinuité de l’autorité de l’Etat ou de l’exercice de ses services, il faut garder deux choses à l’esprit.

D’abord, le rejet du projet de budget 2025 ne les entraîne pas. Le président a d’ailleurs annoncé qu’une loi spéciale, prise d’ici la mi-décembre, conformément à la Constitution, va permettre d’aborder 2025 en toute sérénité avant qu’un nouveau budget ne soit proposé en janvier. Mais, deuxièmement, pour arriver jusque-là, il était nécessaire que le budget 2024 soit amendé de façon à pouvoir terminer l’année. C’est ce qu’on appelle en jargon parlementaire « projet de loi de finances de fin de gestion pour 2024 ». Il avait été adopté en commission paritaire mixte, Assemblée / Sénat, puis soumis au vote de l’Assemblée nationale le 4 décembre, avant la motion de censure.

L’analyse du scrutin est éclairante. Sur 577 députés, 476 ont voté. C’est-à-dire d’abord qu’une centaine, de tout groupe, n’ont pas voté. Il y a eu 421 suffrages exprimés, soit 55 abstentions, dont 51 socialistes. Ont voté pour (318) les diverses tendances Macron, les Républicains, Horizon, le groupe Ciotti, le RN. Ont voté contre (103) : les écolos, les communistes et assimilés, LFI. La seule force qui voulait bloquer les institutions et la vie des Français a donc été l’extrême gauche – dont le PS s’est prudemment démarqué.        Le front antirépublicain et antinational rassemble Panot, Roussel, Tondelier et Mélenchon.

Macron, Mélenchon et les autres : un système transpartisan

Mais Macron n’est pas là pour dire la vérité ni pour agir pour la France, il fait la politique d’un système mondialiste et révolutionnaire qui l’a placé là et dont l’extrême-gauche nocive qu’on vient de voir fait partie. Avec, hélas aussi la complicité des centres, droit ou gauche, car ce système est transpartisan. On l’a vu lors de la constitution par Mélenchon et Macron du front anti-RN aux dernières législatives, collusion contre-nature de la droite et de la gauche, quand Edouard Philippe, ancien Premier ministre dit de droite a préféré un communiste à un RN, ou quand Laurent Wauquiez s’est appuyé sur la candidate écologiste d’extrême gauche au deuxième tour pour être élu. Il s’agissait dans ce cas, non pas d’une simple convergence des votes sur une censure (ce qui a toujours été la règle sous la cinquième République), mais d’une véritable alliance électorale pour garder le pouvoir, alliance qui est d’ailleurs à l’origine des difficultés politiques actuelles de la France : sans la collusion du centre droit avec le centre gauche et l’extrême gauche contre la droite radicale, il y aurait eu une majorité à l’Assemblée nationale – une majorité de droite, conforme à la volonté du peuple.

Le système exonère les casseurs et les passeurs de TVA

On aurait pu croire, le monde étant ce que nous savons et les hommes ce qu’ils sont, que cette collusion n’avait pour objet que de conserver des places, et qu’une fois au travail, les députés du centre pas trop à gauche et la « droite » Wauquiez auraient accepté de travailler sérieusement dans l’intérêt national. Hélas, il n’en a rien été. Un exemple le montre : Cela se passait le 26 octobre, à l’Assemblée nationale qui préparait le budget 2025. Michel Barnier clamait bien fort sa volonté de faire des économies. C’est alors que le député RN de la cinquième circonscription de l’Oise, Frédéric-Pierre Vos, monta à la tribune pour proposer un amendement propre à faire une petite économie. En dehors de l’obésité de la fonction publique (dont les agents ont aujourd’hui le front de faire grève préventive), et des usines à gaz distribuant de primes incitatives de toutes sortes, les subventions et dégrèvements fiscaux aux innombrables associations qui parasitent la France sont l’une des sources les plus importantes de dépenses inutiles. Et le député RN proposait d’en supprimer une.

Un député RN a proposé de mettre fin à ce scandale

Vos déclara : « Cet amendement a pour but d’exclure du bénéfice de l’article 261 du code général des impôts les associations dont l’objet de promouvoir une activité illégale ou d’organiser des troubles à l’ordre public. » Il visait en particulier les antifas et les associations radicales, ouvertement complices de l’immigration clandestine, dont celle de Cédric Herrou dans la vallée de la Roya est le fleuron (mais il y aurait beaucoup à dire pour d’autres qui ont pignon sur rue depuis des décennies). Il ne demandait pas même de les réprimer ni de les dissoudre, mais seulement de les soumette à la TVA. Cela aurait permis, par le petit bout fiscal et budgétaire de la lorgnette, de suivre un peu leurs activités, et peut-être de « répercuter les dégâts occasionnés » par ces organisations. Car, remarquait-il, en cas de dégâts causés par ces associations, les Français paient deux fois : une fois pour les « subventions publiques », la seconde pour les « réparations ». Cet amendement, reconnaissons-le, n’était ni bien révolutionnaire ni excessif, et, en période de disette budgétaire, aurait dû passer comme une lettre à la poste.

A l’Assemblée, tollé du système uni contre l’ennemi commun

Or ce n’est pas du tout ce qu’il advint. Un tollé moralisateur s’abattit sur le pauvre Vos. De tous les bords. Le président LFI de la Commission des Finances Eric Coquerel en profita pour faire le panégyrique des associations d’aide à l’invasion : « Elles suppléent l’Etat dans le fait d’assurer les droits fondamentaux d’étrangers qui ne bénéficient pas de centres d’accueil. » Le rapporteur du budget, le centriste Charles de Courson, monta sur ses grands chevaux, rappela la devise maçonnique de la République, Liberté, Egalité, Fraternité, ajoutant que le Conseil Constitutionnel, pour dépénaliser les activités criminelles de Cédric Herrou, avait imposé aux Français un « devoir de fraternité », ce qui interdit, en l’état de nos institution, de dissoudre ces organisations. Mais la palme revient au ministre (aujourd’hui expéditeur des affaires courantes) du Budget Laurent Saint-Martin. S’associant publiquement à l’orateur LFI qui le précédait, et sans la moindre discussion sur le fond, il se lança dans une diatribe frénétique dont le seul contenu était : « Vous devriez avoir honte de cet amendement. »

Macron et Cie se fichent de la France, ils veulent la peau du RN

Cela prouve deux choses. D’abord que le souci d’un budget sérieux n’est pas celui du système, ni du gouvernement, ni même du ministre du Budget, premier artisan de ce qui aurait dû mener aux économies. La conséquence en est que les habiletés du RN, qui a tenté de passer côté modéré, côté finances de l’Etat, pour s’adapter à l’actualité économique et politique, n’ont servi à rien. Le système, dans son ensemble (les trois principales fonctions en la matière, ministre du Budget, rapporteur de la loi et président de la commission des finances, se trouvaient dans les mains de l’extrême gauche et du centre), tient le RN pour son ennemi et ne lui fait aucune concession sur le fond, condamnant absolument, sur le ton le plus agressif, tout ce qui pourrait libérer les Français de l’invasion et l’asservissement que le système lui impose par le biais de l’invasion organisée. Cet incident d’apparence mineure confirme cette configuration du tous contre un qui prévaut depuis l’élection de Macron, qui s’est renouvelée lors des législatives et qui se développe plus que jamais : significativement, Laurent Wauquiez vient, dans la foulée d’Emmanuel Macron, de désigner le RN de Marine Le Pen pour ennemi principal.

Pauline Mille

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