Censure universitaire : Rouillan, c’est oui. Bergeaud-Blackler, c’est non !

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NDLR : Excellente tribune de Gabrielle Cluzel, dans Boulevard Voltaire, qui pose le problème de la lâcheté du système en général et de sa complicité islamogauchiste. D’ailleurs on peut s’interroger à cette occasion sur l’existence d’un islam modéré, qui échappe à l’examen et dont la manifestation publique tarde à se dessiner . Enfin, si cet ouvrage remarquable est essentiel pour comprendre les processus d’islamisation en cours, il crée une nouvelle catégorie de l’islam, le « frérisme », rappelant la méthode utilisée pour le communisme : leninisme, trostkisme, stalinisme, maoïsme…. qui permettaient à ses adeptes de dédouaner la matrice fondatrice du problème. On nous disait : « ce n’est pas ça le communisme » comme on nous dit maintenant « ce n’est pas ça l’islam ». Le débat mériterait pourtant de ne pas être rejeté par principe !

Elle s’appelle Florence Bergeaud-Blackler. Elle est anthropologue, chercheuse au CNRS et titulaire d’un doctorat de sociologie. Depuis des années, elle étudie le fonctionnement des Frères musulmans, leur doctrine, leur histoire, mais aussi leur stratégie, leur duplicité et leurs réseaux pour étendre un soft power islamique tentaculaire en Europe, devenue cible privilégiée de leur entrisme.

Elle vient de publier aux Éditions Odile Jacob Le Frérisme et ses réseaux. L’Enquête et ce livre, préfacé par Gilles Kepel, lui vaut, depuis plusieurs mois, de lourdes attaques de tous ordres, des menaces de mort et une protection policière. Le 12 mai prochain, elle devait donner une conférence au Collège de Philosophie Sorbonne Université sur ce sujet. Elle vient d’être informée – par un tiers – que la doyenne de la faculté de la Sorbonne avait demandé la « suspension » de cette conférence. Florence Bergeaud-Blackler fait part de sa surprise sur Twitter : la doyenne ne l’a pas contactée, aucune manifestation n’était prévue. 

Pas de bol. Si Florence Bergeaud-Blackler avait été une ancienne terroriste d’extrême gauche, condamnée pour complicité d’assassinat, si elle avait rendu hommage sur une radio au « courage » des djihadistes du 13 novembre, comme Jean-Marc Rouillan, elle aurait été reçue sans souci à l’université de Bordeaux.

Si elle dansait lascivement comme Bilal Hassani dans une église ou peignait des scènes pédopornographiques comme Miriam Cahn, elle aurait reçu le soutien du ministre de la Culture et du président de la République, qui en auraient appelé aux mânes de Jean Moulin : un attentat à « nos valeurs » ! C’est la « liberté » qu’on assassine ! Mais une chercheuse, anthropologue, titulaire d’un doctorat en sociologie enquêtant sur un sujet aussi grave que l’emprise islamique dans notre pays peut être annulée, censurée, congédiée sine die par-dessus la jambe sans qu’aucun membre du gouvernement n’y trouve à redire. Silence radio à tous les étages. Inutile, par exemple, d’aller scruter le compte Twitter du ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau : visiblement, la censure d’une chercheuse du CNRS ne l’intéresse pas plus que la vandalisation des universités. Rien à cirer.

Tout au plus, sinon du côté du gouvernement, au moins de celui de la majorité, peut-on noter la réaction de la députée Renaissance Caroline Yadan sur Twitter, demandant un éclaircissement sur les raisons de cette suspension. 

Mais cette annulation en cachette, sans explication et ne suscitant aucune réaction, est à elle seule une validation éclatante, une illustration parfaite, du travail de Florence Bergeaud-Blackler.

La censure de la conférence vaut en creux conférence : « Le frérisme d’atmosphère » évoqué par Gilles Kepel dans la préface se manifeste déjà de mille façons, et notamment dans l’esprit de défaite – ou de complaisance – de nos élites politiques et universitaires. 

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