Dans son interview pour Valeurs actuelles, Pierre Brochand, ancien Ambassadeur et ancien Directeur Général de la Sécurité Extérieure (DGSE), souligne que les derniers chiffres du Ministère de l’intérieur laissent entrevoir un phénomène « plus massif que jamais » qu’il observe avec « consternation et exaspération ».
Il sort de sa « réserve » pour avertir les Français des périls de « l’immigration que nous subissons actuellement ». Selon lui, le « phénomène se poursuit et s’amplifie en défiant « l’entendement » après 50 ans d’inaction. Il estime avoir désormais assez de recul pour dresser un bilan « globalement très négatif » que « deux tiers des Français partagent ».
Pierre Brochand évoque notamment un « aveuglement » et même une « pulsion suicidaire » que « rien ne semble vouloir contrarier ».
Interrogé sur le manque de lucidité et de courage de notre classe politique, il insiste sur le fait que nombre de responsables de tous bords lui confient en privé et hors surveillance leurs inquiétudes sur l’immigration. Il dénonce plutôt une « absence de courage en précisant que la « carence des moyens n’est qu’une conséquence ».
Il insiste sur le fait que l’explosion des chiffres sur l’immigration est à relier à une « idéologie hégémonique » qui découle de la « priorité absolue accordée aux individus depuis un demi—siècle » avec une « désarmement unilatéral » que « le reste du monde se garde bien d’imiter ».
Il considère « l’Etat de droit » comme le « nouvel évangile » avec des principes abstraits décrétés supérieurs à la volonté populaire.
S’agissant de nos dirigeants, il estime qu’ils sont hantés par la nécessité « d’échapper aux anathèmes briseurs de carrières », c’est-à-dire à des accusations de racisme ou d’appartenance à l’extrême droite pouvant les bannir du « cercle de la raison, ce petit village où l’on se blottit bien au chaud et dont il ne fait pas bon sortir ». Il explique que rien ne leur interdit pourtant de « modifier l’état du droit tout en préservant l’Etat de droit ».
Pierre Brochand impute le « désastre migratoire » à l’ensemble de la classe politique aux affaires, incapable de réduire l’immigration depuis des décennies.
Il évoque le cas particulier de la dernière loi « maîtrise de l’immigration », promulguée en janvier 2024, après censure du Conseil Constitutionnel, qui n’aura fait qu’aggraver la situation en ouvrant un « droit à la régularisation pour les métiers en tension ».
Il partage l’avis de Bruno Retailleau sur le fait que « l’immigration n’est plus une chance pour la France » avec l’ouverture de nos portes à plus de 500 000 personnes chaque année, venues pour rester.
Il précise qu’elles sont « pour l’essentiel originaires d’un tiers-monde dysfonctionnel, à majorité musulmane, de mœurs communautaires et patriarcales, à faible niveau d’éducation, animées pour beaucoup d’un ressentiment historique et d’une culture de l’honneur hors du temps, avec une propension logique à surcharger nos services publics et le budget social ».
Il ajoute « qu’une fois installés, ces nouveaux venus forment des isolats au détriment de l’intégration et a fortiori de l’assimilation d’où le fait – jamais vu- que les jeunes générations divergent du pays d’accueil davantage que leurs ascendants au point de ranimer des clivages non négociables qui ont causé nos pires malheurs : la discorde religieuse, l’antagonisme colonial, le fléau du racialisme, un alternationalisme agressif, des opportunités d’ingérence pour les pays d’origine et des risques d’importation de toutes les querelles de la planète ».
Pierre Brochand évoque la fabrication de « stocks », de « diasporas », de « micro- contre-sociétés enclavées » (environ 1500), « d’écarts culturels insoutenables » et de « Français francophobes » qui entraînent de nouveaux flux par auto-engendrement. Il souligne les différences de taux de natalité entre « indigènes et allogènes ».
Il explique à Valeurs actuelles que cette situation est de moins en moins réversible, que nous sommes dans un état d’extrême urgence, « d’effondrement de la confiance sociale », qu’il faut écarter la « sentimentalité excessive », « mettre un terme aux accommodements raisonnables », revoir la couteuse et inefficace politique de la ville, agir sur l’éducation, sur la répression et les retours ciblés ».
Il précise que « chacun comprend, à défaut de le reconnaître, que l’islam, artificiellement importé, hégémonique là où elle est majoritaire, n’a pas chez nous de légitimité historique, que sa présence ne cadre en rien avec les exigences d’une Laïcité taillée sur mesure pour le christianisme, du fait de ses symptômes identitaires, salafistes et djihadistes, qui placent notamment les hommes au-dessus des femmes ».
Il évoque le cas d’une société multi couches où personne ne se mélange, où tout le monde se fuit, allant au-devant de dégradations croissantes et explosives, à la tournure imprévisible, dans la durée.
Pierre Brochand termine son interview en soulignant qu’il « existe des civilisations qui se télescopent », avec « des forces historiques à l’œuvre », telles que « l’islam mécontent », ou la « revanche des grands humiliés ». Il insiste sur le fait que « chaque fois que les musulmans arrivent au contact d’autres sphères de civilisation, ils entrent en conflit avec toutes ». Enfin, il précise que « notre civilisation baisse la garde et s’ouvre inconditionnellement à tous, quand l’autre exploite notre incroyable naïveté avec ses agents à l’offensive ».
Mon avis : quand aurons-nous un chef d’Etat capable d’ouvrir aussi bien les yeux que Pierre Brochand ?
Yann Bizien