Mensonges sur l’inflation !

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Derrière le chiffre officiel d’inflation de 6,6 % se cachent des augmentations de 30 à 50 % sur certains produits du quotidien

« La hausse des prix est énorme ». Lorsque l’on interroge cette caissière de l’hypermarché d’Auteuil (Paris) sur l’inflation réelle, le verdict tombe, formel : « Les gens ne se rendent pas compte parce qu’ils achètent plus de produits en promotion et moins d’alcool mais le panier moyen a augmenté d’au-moins 20 % ces derniers mois. » Et de poursuivre, « on est loin de ce qu’on entend à la télé ».

Vu de la fenêtre du gouvernement, la France est l’une des meilleures élèves de l’Union européenne avec une inflation à 6,6 % à fin août (contre 9,1 % dans la zone euro). Mais la hausse des prix s’accélère : « Une perspective à +10 % d’ici fin 2022 se confirme », note l’institut de sondage NielsenIQ.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la viande, notamment la volaille, a vu ses prix flamber de 24,5 % et les pâtes de 18,3 %, selon l’institut. Et derrière ces chiffres, la réalité est nettement plus cruelle. « Qu’on cesse de nous mentir, c’est une moyenne communiquée pour ne pas effrayer les familles. Mais le prix moyen du bœuf sortie des abattoirs est passé de 3,55 à 4,95 euros, soit +39 %, celui du porc de 1,29 à 1,79 euros, soit +38 %… » rabroue une source d’un grand groupe agro-alimentaire, qui préfère garder l’anonymat. Ces données vont bien au-delà de celles communiquées officiellement.

Documents à l’appui, elle assure que la crise ukrainienne a impacté de plus de 30 % le prix des volailles et des huiles végétales, et de plus de 20% ceux des produits laitiers et des pâtisseries. « Et personne ne sait que le prix du cabillaud a flambé de 52 % ! » ajoute notre source qui rappelle que la Russie, en plus d’être le premier producteur mondial de blé et le deuxième de pétrole, représente 50 % des captures de colins d’Alaska, de cabillauds et de saumons sauvages. Seuls les prix des fruits et légumes n’a pour l’instant augmenté “ que” d’environ 10 %.

Dans les usines, la situation est également parfaitement connue. La plupart n’ont pas attendu la guerre en Ukraine pour tenir des relevés de bord. Selon des documents consultés, le coût de l’électricité a été multiplié par cinq par rapport à avril 2021 et celui du gaz par quatre, avec des répercussions en cascade sur les produits du quotidien : le papier toilette et essuie-mains a augmenté de 60 % par rapport à janvier 2021, ceux du papier aluminium de 75 % et des sacs poubelles… de 85 % !

Que se passe t-il plus précisément dans le secteur automobile ? La plupart des témoignages recueillis mettent en cause l’inflation et les pénuries pour justifier les hausses de prix. Chez les concessionnaires, le prix de vente aux particuliers des petites citadines a augmenté en moyenne de 15 %, les hausses étant supérieures pour les motorisations hybrides et électriques : le model 3 de Tesla a par exemple flambé de 10 000 euros depuis le mois de mars pour atteindre 53 000 euros. Plus cher à l’achat mais aussi à l’entretien. Selon le panier “Caradisiac” qui contrôle les tarifs des pièces d’entretien, les prix des batteries ont augmenté jusqu’à 27 % en un an, du bidon d’huile de 53 % et des disques de frein de 54 %. Résultat, les prix des locations de voiture qui avaient déjà fortement augmenté en 2019, se sont appréciés de 33 % en un an (de 377 à 501 euros en moyenne pour une location d’une semaine selon une étude Carigami).

Chez les classes modestes, la crainte d’être pris à la gorge

A côté de cette inflation, qui touche au quotidien plus d’un Français sur deux qui se rendent à leur travail en voiture, le secteur high-tech et électroménager s’attire aussi les reproches des consommateurs. Selon UFC Que Choisir, les appareils photos numériques et aspirateurs ont vu leur prix augmenter de 12 %, suivis des réfrigérateurs et smartphones de 11 %. Mardi, Apple a annoncé une hausse des tarifs de ses applications dès le début du mois octobre. Le premier niveau de tarification dans l’Apple Store passe de 0,99 à 1,19 euros. Soit une hausse de 20 %. Quant aux prix des derniers modèles iPhone 14, ils dépassent désormais la barre des 1 000 euros tandis que le modèle de l’iPhone 11, le plus ancien toujours commercialisé, dépasse 500 euros. Entre l’alimentation et les produits du quotidien, il émane chez les classes modestes une crainte d’être pris à la gorge. Auxquels s’ajoutent les risques de récession qui, comme l’inflation, ne pourront plus être cachés par le gouvernement.

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