Question vendredi dernier d’un journaliste de Médiapart à la nouvelle ministre de l’éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra : « Sur la scolarisation de vos enfants au lycée Stanislas, comme on l’a appris aujourd’hui : c’est un lycée qui condamne l’homophobie, qui condamne l’avortement dans ses enseignements, qui prône la non-mixité. Est-ce que dans votre vision de l’enseignement, ça révèle quelque chose ? »
Si j’avais été à la place d’Amélie, j’aurais demandé au journaleux s’il trouvait bien ou mal qu’un lycée « condamne l’homophobie ». Je lui aurais aussi précisé que la mixité, qu’il place manifestement parmi les « valeurs de la République », n’avait été mise en place dans les établissements scolaires publics qu’à partir de 1959, ce qui n’exclut pas forcément les IIIe et IVe Républiques du champ républicain.
Dans sa conférence de presse de ce mardi, Macron a relaté l’événement en axant son propos sur le fait qu’« on ne juge pas les gens sur leurs choix individuels (…) On n’a pas à leur faire des procès là-dessus », précisant qu’ « on doit tout faire pour qu’on ait une école publique qui soit aux meilleurs standards et qui soit forte, et une école privée sous contrat qui soit la plus forte possible et qui respecte parfaitement les règles de la République »
Or ce que les enseignants reprochent à la ministre, ce n’est pas d’avoir mis ses enfants dans une école privée – après tout, les enfants de Pap N’Diaye sont à l’Alsacienne, ce dont la gauche ne lui a jamais fait grief –, c’est d’avoir effrontément menti au sujet du « paquet d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » dans l’école publique Littré où était scolarisé son fils ainé. Suite à ces propos, l’ancienne enseignante de son fils a déclaré n’avoir jamais été absente. Amélie Oudéa-Castéra a depuis présenté ses « excuses » aux enseignants de l’école Littré et déclaré vouloir « avancer et construire ensemble l’école que notre pays mérite, que nos enfants méritent ».
Une plainte en diffamation a été déposée devant la Cour de justice de la République – seule habilitée à poursuivre et juger les ministres – par un syndicat des agents publics de l’Éducation nationale.
Selon une enquête “L’Opinion en direct” menée par l’institut Elabe pour BFMTV et publiée ce mercredi 17 janvier, 53% des Français estiment qu’Amélie Oudéa-Castéra ne peut rester à son poste de ministre.
Macron gardera Oudéa-Castéra dans son cheptel, comme il a gardé Dupont-Moretti. Macron se fout de l’opinion des Français. Il faut lui rendre cette justice qu’il est difficile d’avoir du respect pour des con*ards qui l’ont élu deux fois à la magistrature suprême.
Henri Dubost