144 entorses à la loi de 2004 sur la laïcité à l’école ont été recensées au deuxième trimestre, contre 97 au premier d’après les policiers du SCRT qui ont livré le 8 juin une analyse du phénomène. Ils alertent sur des enseignants “démunis”.
Certains y verront une publication opportuniste du ministère de l’Intérieur après l’article de l’Opinion dénonçant début juin une “épidémie de tenues islamiques” dans les établissements scolaires. D’autres, au contraire, la confirmation d’un phénomène qui inquiète le corps enseignant.
Le Service central du renseignement territorial (SCRT), service de police héritier des RG et chargé notamment du suivi des communautarismes, a publié le 8 juin une note confidentielle, sur les entorses à la loi de 2004 sur la laïcité à l’école. S’il ne reprend pas le terme polémique “d’épidémie” le document de douze pages confirme la “multiplication” ces derniers mois de cas d’élèves qui refusent d’ôter leur voile islamique ou qui souhaitent porter des tenues “traditionnelles”, pour les filles des robes amples qui couvrent le corps type jilbebs ou abayas, pour les garçons kamis ou djellabas.
Dans le détail le document relève que 144 entorses à la loi de 2004 ont été recensées par le ministère de l’Éducation nationale entre janvier et mars 2022 principalement dans le secondaire. Ce qui représente 50% d’augmentation par rapport au premier trimestre ou 97 entorses avaient été rapportées. Un chiffre important mais à rapporter aux 5,6 millions d’élèves scolarisés dans les lycées et collèges. Autre point de comparaison, on en comptait 150 sur toute l’année 2018.
En théorie ces 144 incidents concernent toutes les religions car la loi ne permet pas de les catégoriser en fonction des confessions. Mais “l’écrasante majorité” des faits concerne l’Islam précise la source policière au fait du dossier.