De violents combats, opposent les forces kurdes aux combattants du groupe État islamique dans le nord-est de la Syrie. Les affrontements ont été déclenchés par une attaque lancée jeudi soir par des combattants de l’EI contre la prison de Ghwayran, l’une des plus grandes abritant des jihadistes en Syrie, et gardée par les forces kurdes.
« Au moins 28 membres des forces de sécurité kurdes, cinq civils et 56 combattants de l’EI ont été tués » depuis le début de l’attaque, revendiquée vendredi par le groupe jihadiste, a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’attaque de jeudi soir, la plus importante depuis la défaite de l’EI en Syrie suite à l’intervention russe, a visé une prison située dans la ville de Hassaké qui abrite quelque 3 500 membres présumés de l’EI parmi lesquels des dirigeants du groupe des centaines de prisonniers qui se sont échappés ont pu être rattrapés mais des dizaines seraient encore en fuite, a indiqué l’OSDH.
Un correspondant de l’AFP a vu samedi des combattants kurdes mener des raids dans des maisons situées près de la prison pendant que des hélicoptères de la coalition survolaient les environs.
Les combats ont par ailleurs déclenché un exode de civils qui doivent fuir dans un froid mordant.
« Des milliers de personnes ont quitté leurs maisons près de la prison, fuyant vers les zones voisines où vivent leurs proches », a déclaré à l’AFP Sheikhmous Ahmed, un responsable de l’administration de la région kurde semi-autonome.
Dans une vidéo diffusée samedi sur son organe de propagande Amaq, l’EI dit montrer des jihadistes s’infiltrant dans la prison au début de l’attaque, et encerclant ce qui semble être un groupe de gardiens.
Selon Nicholas Heras, du Newlines Institute à Washington, « les évasions de prison représentent la meilleure opportunité pour l’EI de retrouver sa force (…) et la prison de Ghwayran est une bonne cible car elle est surpeuplée ».
De nombreuses prisons aux mains des Kurdes étaient à l’origine des écoles et donc mal adaptées pour garder des détenus sur le long terme.
Selon les autorités kurdes, quelque 12 000 jihadistes de plus de 50 nationalités sont détenus dans leurs prisons.
Pour Abdelkarim Omar, haut responsable de la politique étrangère de l’administration kurde, l’attaque de l’EI contre la prison de Ghwayran est due à « l’incapacité de la communauté internationale à assumer ses responsabilités ».
La Zone sous contrôle Russe reste calme à cette heure.
Frank BUHLER