Dominique Massoubre : Comment le système broie un éleveur hors du commun !

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Une œuvre d’utilité publique depuis 30 ans

Depuis le début des années 1980 Dominique Massoubre est installé comme éleveur, à Puynormand dans le Nord de la Gironde, en limite de la Dordogne. Sa passion : sauver des races rustiques anciennes en voie de disparition. Sa vision : créer des conservatoires génétiques pour la biodiversité. Ainsi il essaie d’anticiper un des nombreux problèmes d’avenir : l’apparition de tares et pathologies liées à la standardisation des races d’animaux et des semences de végétaux.

Taureau de race bordelaise

Sa Ferme de Leyssart, à Puynormand, s’inscrit dans cette œuvre de salut public. Il est également co-créateur du Conservatoire des races d’Aquitaine (en1991) et a contribué à sauver la race bovine bordelaise par exemple.

L’écopastoralisme, une écologie véritable au service de la Nature.

Il pratique un pastoralisme itinérant, nettoyant, avec l’accord des propriétaires et des communes: les sous-bois, les friches, les parcs de châteaux, les coteaux délaissés. C’est un véritable bienfait écologique : prévention des incendies et stimulation de la flore par exemple. En effet, après le passage des troupeaux, la végétation connait un véritable renouveau.

Un reportage tourné en 2013 par FR3 Aquitaine, montre le nettoyage du camp militaire de Captieux par un troupeau d’un millier de brebis landaises appartenant à Dominique Massoubre : ces animaux rustiques sont les seuls capables de tirer profit de ces espaces de landes à la végétation pauvre.

Brebis rouges du Roussillon

Ennuis administratifs, acharnement judiciaire, lynchage sur les réseaux sociaux

La législation européenne à laquelle est soumis chaque agriculteur français est très lourde. De l’aveu même de ceux chargés de surveiller sa bonne application, Dominique Massoubre, avec 6000 bêtes, ne peut pas être en conformité administrative. L’ampleur du travail administratif – la paperasse – ne peut pas être respectée alors même que les règles sanitaires sont parfaitement appliquées. Ce berger a toujours privilégié son travail auprès des animaux plutôt que celui dans son bureau ! Le vétérinaire qui le suit depuis plus de 30 ans, le Docteur Daniel Gergouil, est formel. Il a d’ailleurs témoigné en ce sens devant le Tribunal de Libourne.

Les ennuis se sont accentués en 2011 lorsque la DDPP (services vétérinaires) a décidé d’appliquer des sanctions : blocage des déplacements d’animaux et des ventes, retenue des primes PAC. Interdiction de pâturage itinérant, interdiction de vendre, suppression de toutes rentrées d’argent. Que faire ?

Ainsi acculé, ce berger – ce marginal – attaché à sa ferme et à ses troupeaux n’a pas su se défendre. Des problèmes de logistique – à cause des mesures ci-dessus – empêchant de gérer un troupeau en augmentation ont été montés en épingle par des personnes mal intentionnées ou/et mal informées. Les problèmes de voisinage se sont incroyablement amplifiés : par exemple, des coupures de clôture entraînant des divagations d’animaux et des plaintes. Le 3 décembre 2016, 200 brebis paniquées – par une battue au sanglier – se sont jetées et empilées dans un grand fossé, trouvant ainsi la mort. L’évacuation de ces cadavres par l’équarrissage a été laborieuse. Des photos de brebis mortes ont circulé sur les réseaux sociaux mettant sur le dos du malheureux Dominique Massoubre le massacre de ces animaux. Il n’était pas vraiment le responsable, il était plutôt la victime…

L’émotion est trop forte : un véritable lynchage public se met alors en place au nom de la maltraitance animale. Un déchaînement de haine est alors amplifié par les réseaux sociaux. Les actes de malveillance se multiplient : par exemple, les clôtures sont régulièrement ouvertes, des animaux sont volés. Dominique Massoubre est obligé, chaque nuit, de coucher dehors au milieu de ses brebis pour mieux les surveiller.

Par ailleurs, cet élevage ne réforme pas les femelles en fin de carrière et ne les envoie pas à l’abattoir. Il en résulte une mortalité toute naturelle des vieilles brebis aux alentours de leurs 13 ans. Il y a beaucoup plus de décès dans une maison de retraite que dans une école maternelle ! Encore faut-il reconnaître aux animaux le droit de mourir de leur belle mort !

Le 17 Juillet 2018, le procureur du tribunal de Libourne, requiert de la prison ferme contre Dominique Massoubre. Son avocate, Maître Justine Normand, fait preuve d’une formidable pugnacité et d’une connaissance sans failles du dossier. La Cour de Cassation a récemment cassé ce jugement. Il faut maintenant rejuger le fond.

Mais ce n’est pas tout ! La Ferme Conservatoire de Leyssart élève aussi des bovins. Tous ses bovins ont été retirés et mis en pension. Cette pension – agréée par la DDPP – est aux frais de Dominique, à un prix plus de 3 fois supérieur au prix du marché. Les conditions d’hébergement sont désastreuses et ont entraîné la mort d’environ 40 animaux en quelques semaines : le nombre exact n’est toujours pas divulgué par l’Administration. Curieusement la DDPP et le voisinage n’évoquent pas la maltraitance animale dans cette pension. De plus, un lot de vaches lourdaises est vendu au négociant en bestiaux qui les héberge mais au profit d’un compte sous séquestre auquel Dominique Massoubre n’a aucun accès. Dans la même semaine ces vaches sont revendues 4 fois plus cher. Les vautours sont en action, sentant une proie facile tombée à terre.

Le pot de terre contre le pot de fer

La dernière réunion avec le Sous- Préfet pour trouver une solution en juillet 2017 échoue. Il est clairement dit à Dominique Massoubre que « tout sera mis en œuvre pour sa mort en tant qu’éleveur ». Il ne peut pas l’accepter, bien-sûr. Et voilà ce qui surprend le plus dans toute cette affaire : la disproportion ! Un cheptel gigantesque, un travail inestimable pour la biodiversité, une passion ardente, une science certaine, un couperet économique assassin, un réquisitoire terrifiant, des sanctions absurdes, des détracteurs fous à lier …

Dominique Massoubre a surtout besoin d’aide !

Un Comité de Soutien a été créé pour laver l’honneur de Dominique, l’aider à travailler dans la quiétude et montrer qu’il n’est plus une Victime mais…. un Symbole ! Il a besoin d’un soutien logistique, judiciaire et moral. Et surtout financier ! En effet tous ces événements ont déséquilibré les finances de la ferme de Leyssart et l’amènent à la ruine s’il ne peut pas rembourser ses dettes qui s’accumulent, au détriment des animaux.

Aidez nous à faire connaître ce cas emblématique des tares de notre époque qui se veut moderne mais fait passer à la moulinette tout ce qui n’est pas conforme à une société abusivement normative, et finalement mortifère.

Une cagnotte participative a été mise en place avec Helloasso : cliquez ici

Vous pouvez joindre l’association Ferme Conservatoire de Leyssart en écrivant à : berger.en.peril@gmail.com

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