Au nom de la Famille Française

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planche réalisée par ProjetKo Dessinateur

Le modèle de la famille française, ou comment être de bons parents ! (première partie)

            Faire des enfants, acheter une maison, se marier… Toutes choses qui semblaient aller de soi pour nos anciens et qui, hélas, sont de moins en moins évidentes pour les jeunes générations ! Ce n’est pas faute d’essayer : entre amours déçues et désillusions devant la dégradation des rapports hommes-femmes, les jeunes se trouvent tout à fait perdus et pour une bonne partie d’entre eux englués dans un célibat libidineux, se donnant à des partenaires multiples sans parvenir à se fixer (dans un schéma consacré par Zygmunt Bauman sous le nom d’ « amour liquide »). Pourtant et de façon contradictoire (mais un excès appelle toujours un nécessaire rééquilibrage), beaucoup de familles cherchent à revenir aux valeurs traditionnelles qui ont fait la grandeur française et ont permis à notre civilisation de perdurer dans l’épreuve et d’offrir à chaque enfant le milieu fécond dont il a besoin pour sa croissance. Essayons donc de comprendre les raisons d’un tel choix et les moyens pour y parvenir !

            Au commencement était le poussin :

            Pourquoi « se met-on en couple » ? Certains répondront que c’est « pour prendre du bon temps », d’autres par amour pour un homme ou une femme qui nous fait palpiter. Ces perspectives sont réelles et il ne s’agirait pas de les nier mais elles ne suffisent nullement à caractériser l’essence de l’amour conjugal. Le mariage, loin d’être un simple contrat, scelle en réalité l’amour de deux êtres qui se donnent l’un à l’autre pour une vie de bonheur et de souffrance aussi, parfois !

            L’amour pour se continuer doit devenir fécond et se répandre dans la personne de l’enfant. Plus trivialement on dit souvent que les couples tiennent « parce qu’ils ont un gosse ». Mais il ne faudrait pas ici prendre l’effet pour la cause! C’est dans la joie de procréer et de collaborer à cette œuvre spirituelle que l’homme et la femme accomplissent leur destinée et sortent de l’égoïsme qui réduit l’homme à ses pulsions et à ses intérêts. Quel plus bel acte de confiance peut-on donner à son époux ou son épouse ? Quel beau moyen de devenir meilleur et généreux que de donner de son temps pour quelque chose de plus grand que soi ?

            Cette série d’articles est destinée à tous ceux qui, ayant eu des enfants ou souhaitant en avoir, voudraient appliquer des méthodes traditionnelles et éprouvées pour les élever. Chacun pourra constater en effet l’échec de la pédagogie actuelle, qui prétend donner à l’enfant une place centrale, et dans laquelle nous voyons plutôt un manque de courage et d’empathie.

            En effet, comme le rappelait l’écrivain et académicien provençal Charles Maurras dans ses Idées politiques, l’enfant naît aussi nu et dépourvu qu’un poussin. Il reçoit tout de la société et se trouve ainsi dans une situation de dette infinie envers ses géniteurs. Vous êtes donc en tant que parents complètement responsables de cet être qui est placé entre vos bras. Que vous croyiez ou non en Dieu, vous reconnaîtrez dans le regard de ce petit être le don qui vous est fait d’amener le petit homme à grandir et à devenir cet être qui prendra dans le cosmos la place qui lui est assignée.

            C’est parce qu’ils étaient conscients de cette responsabilité que nos pères ont développé, à travers les siècles, un modèle éducatif magnifique qui n’a été que trop attaqué ces dernières décennies. Les assauts conjugués du féminisme castrateur, de l’individualisme libéral et la paupérisation des classes moyennes privées de crèches abordables et de suppléments de salaire alors que l’inflation battait son plein, ont durablement abîmé le modèle familial nucléaire qui permettait l’éclosion de familles nombreuses et heureuses ! La tension sur le « marché de la séduction » (notez la réduction des relations humaines les plus intimes à la logique du marché), décrite avec beaucoup de perspicacité dans le livre de Michel Houellebecq Extension du domaine de la lutte a également beaucoup joué dans l’augmentation des divorces et des relations infécondes de courte durée.

planche réalisée par ProjetKo Dessinateur

            Alors comment éduquer ses enfants et être heureux par temps de crise et de tempête sur l’institution familiale ?

            La querelle du nom :

Nous sommes français et à ce titre dépositaires d’une longue tradition qui remonte à Vercingétorix et à son unification des tribus gauloises jusqu’au baptême de Clovis qui christianisa les territoires gallo-romains, alors très fracturés, et qui devraient constituer plus tard le « royaume de France ».  Cette christianisation a conduit à ce que les noms de saints et de héros soient privilégiés et occupent une place centrale et bientôt exclusive dans le processus de nomination des enfants.

Une récente polémique impliquant le polémiste Eric Zemmour et la polémiste mais pas vraiment talentueuse Hapsatou Sy a remis cette question sur le devant de la scène politique (la politicaillerie étant, si on le prend avec ironie et sans considération pour les maîtres réels et argentés qui en tirent les ficelles, un superbe théâtre !) . « Pendant l’émission, Eric Zemmour avait affirmé à l’animatrice que sa mère « avait eu tort de l’appeler par ce prénom », Hapsatou, et qu’elle aurait mieux fait de l’appeler Corinne. « Ça vous irait très bien » avait-il ajouté. Choquée, la jeune femme publie quelques jours plus tard les séquences de son clash coupées au montage. On peut notamment y voir l’essayiste déclarer que le prénom Hapsatou est une « insulte à la France ».  (https://www.valeursactuelles.com/societe/hapsatou-sy-veut-interdire-eric-zemmour-de-plateaux-de-television-99148)

            Eric Zemmour, qui invoque les lois napoléoniennes qui pendant deux siècles environ régirent le droit des parents à nommer les enfants se trompe cependant en fondant ses arguments sur un intérêt de la République pour la tradition française ; car c’est bien la décapitation du roi Louis XVI (que les révolutionnaires croyaient injurier en lui jetant à la face son patronyme de « Louis Capet ») et la fin du régime sacral d’union du trône et de l’autel qu’il représentait qui fit perdre leur légitimité à toute tentative ultérieure de lier l’avenir de la France à celui de la foi catholique. Appeler son enfant Kévin ou Adama ne fait pas moins de sens que de l’appeler Pierre ou Paul dès lors que ces prénoms sont vides de significations culturelles et religieuses  qui permettraient à chacun d’y reconnaître les noms des deux principaux apôtres de l’Eglise. Les noms issus de séries américaines (Enzo, Jordan, etc.) ne sont-ils pas d’ailleurs majoritairement choisis par des foyers modestes ou issus de minorités (notamment gitanes) qui sont généralement assez éloignés des référents culturels et religieux de l’histoire de France ?

            Vous l’aurez compris, ce détour par le nom nous aura permis de comprendre la nécessité d’assimiler de nouveau notre patrimoine civilisationnel et religieux afin d’intégrer l’enfant dans un ensemble qui est infiniment plus grand que lui. Nous reviendrons sur cela dans nos prochains articles. A suivre !

            Carolus Magnus

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