Océan viking : l’État incompétent !

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Ocean Viking: que sont devenus les 234 migrants ? Décisions de libération par la justice, fugues, désorganisation de l’administration : cette arrivée massive de migrants a révélé l’impuissance du gouvernement à gérer la crise. Le point en chiffres sur la situation.

Où sont passés les migrants de l’Ocean Viking ? Ils étaient 234 à débarquer le 11 novembre dans le port de Toulon, après que l’Italie a refusé de leur ouvrir ses ports. La quasi-totalité a été libérée ces derniers jours, pour des raisons variées. 44 mineurs isolés, parce que la loi interdit leur maintien dans un centre de rétention. 66 autres, parce qu’ils ont reçu l’autorisation d’entrer sur le territoire pour demander l’asile. Sur les 123 qui s’étaient vus refuser l’entrée sur le territoire, une centaine a malgré tout été laissés libres de quitter la zone d’attente sur décision de justice. Dans la zone d’attente de la presqu’île de Giens où ils avaient été transférés, il en reste donc désormais moins d’une dizaine.

Combien de ces migrants sont désormais dans la nature ? Combien pourront rester en France ? Combien seront répartis dans différents pays européens ? On fait le point en quelques chiffres sur le fiasco migratoire.

Sur les 44 mineurs pris en charge, 26 ont fui

Les 44 mineurs isolés avaient été extraits de la zone d’attente de Giens pour être pris en charge par le département du Var. Au total, 26 d’entre eux ont fugué et sont désormais hors des radars de l’administration ou des services de police. D’après le président du conseil départemental du Var, Jean-Louis Masson, qui se confiait récemment au Figaro, la plupart seraient des Érythréens qui chercheraient à rejoindre d’autres pays clandestinement. Mais on ignore si certains ont déjà passé la frontière où s’ils sont encore tous en France. D’après un employé de l’hôtel des trois Mûriers à Toulon, où ils étaient hébergés, les 18 mineurs isolés restants étaient encore là ce dimanche soir.

Sur les 189 autres, 66 pourraient recevoir l’asile en France…

Outre les 44 mineurs isolés autorisés d’office à entrer en France, les 189 migrants retenus la zone d’attente de Giens n’étaient pas considérés comme étant sur notre territoire. L’OFPRA a considéré que seulement 66 étaient fondés à demander l’asile : ceux-là étaient autorisés à quitter la zone d’attente et ont été conduits dans des centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Ces 66 migrants sont les seuls qui peuvent espérer recevoir l’asile en France. Des négociations sont en cours avec les 11 pays européens qui se sont portés volontaires pour en accueillir, afin de déterminer combien d’entre eux resteront effectivement en France.

… et les 123 autres être expulsés, ou répartis dans d’autres pays d’Europe

Les 123 autres ont vu leur demande d’entrer sur le territoire rejetée. Mais vendredi, après un imbroglio juridictionnel, la justice a fini par libérer une centaine d’entre eux. Ces personnes, qui ont pourtant été considérées par l’OFPRA comme non fondées à demander l’asile, disposent désormais d’un visa de régularisation de huit jours… pour demander l’asile ! D’après une source proche du dossier au ministère de l’Intérieur, elles ne se sont pas dispersées dans la nature, mais ont été conduites dans les centres d’hébergement dédiés pour déposer leur demande. Alors même que, d’après une source haut placée à l’OFII, l’Office français de l’intégration et de l’immigration, ces personnes n’ont aucune chance de recevoir l’asile en France et seront forcément déboutées, puisque c’est l’OFPRA, qui s’est déjà prononcée sur leur cas, qui instruira leur demande. Des OQTF devraient donc être prononcées à leur encontre. Mais on peut légitimement douter de l’efficacité de telles mesures, au regard de leur faible taux d’exécution.

En revanche, il n’est pas impossible qu’ils soient accueillis dans les onze autres pays européens qui se sont portés volontaires : onze pays acceptent de les accueillir : l’Allemagne, la Bulgarie, la Croatie, la Finlande, l’Irlande, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Norvège, le Portugal et la Roumanie. Toujours est-il qu’elles ont désormais la possibilité de rester plusieurs mois en centre d’accueil, le temps que leur demande soit traitée. Les autres migrants restés dans la zone d’attente (moins d’une dizaine) devraient finir par être expulsés.

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