Une étude britannique vient de mettre en évidence, pour la première fois, la présence de microplastiques dans les poumons de personnes vivantes. L’auteure principale de ces travaux affirme être surprise de les y avoir trouvés.
Les effets sur la santé sont pour le moment inconnus. L’Homme est-il désormais composé à 65% d’eau… Et à 1% de plastique ? Deux semaines après la découverte de microparticules de plastique dans le sang humain, des chercheurs britanniques ont fait une nouvelle découverte : en analysant des échantillons de tissus prélevés sur 13 patients subissant une intervention chirurgicale des poumons, ils ont trouvé chez onze d’entre eux des microplastiques. Il s’agit de la première fois qu’un tel type de pollution est trouvé dans les poumons de personnes vivantes.
Si 39 sortes de particules ont été retrouvées, les plus courantes étaient le polypropylène, utilisé dans les emballages et les tuyaux en plastique, et le PET, utilisé dans les bouteilles. Deux études précédentes avaient trouvé des microplastiques à des taux tout aussi élevés dans les tissus pulmonaires prélevés lors d’autopsies.
Personne ne pensait que ces particules pourraient arriver aussi profondément.
La découverte, en mars, de microplastiques dans le sang humain avait déjà permis de montrer que ces particules étaient capables de voyager dans le corps et se loger dans les organes. Dans cette étude, qui a été acceptée pour publication par la revue Science of the Total Environment, les particules ont été retrouvées profondément dans les poumons.
« Les voies respiratoires pulmonaires sont très étroites, donc personne ne pensait que ces particules pourraient arriver aussi profondément, mais elles ont clairement réussi », déclare dans un communiqué Laura Sadofsky, de la faculté de médecine de Hull York, au Royaume-Uni, et auteure principal de l’étude.
Certains sachets de thé relâchent des milliards de microplastiques dans votre tasse
Si, pour l’heure, les effets sur la santé sont encore inconnus, les chercheurs s’inquiètent, car les microplastiques endommagent les cellules humaines en laboratoire. De plus, les particules de pollution de l’air sont déjà connues pour pénétrer dans le corps et causer des millions de décès prématurés chaque année.
En 1998, une étude américaine sur des patients atteints de cancers du poumon avait mis en évidence des fibres de plastique et de plantes (comme le coton) dans plus de 100 échantillons. Dans les tissus cancéreux, 97% des échantillons contenaient des fibres et dans les échantillons non cancéreux, 83% étaient contaminés.