Les verts sont des ânes dangereux !

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ENERGIES RENOUVELABLES

Accélérer le développement des énergies renouvelables : les X impasses intellectuelles d’un projet de loi

Le projet de loi visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables s’inscrit dans la droite ligne du discours de Belfort (10 février 2022). Emmanuel Macron y avait présenté des objectifs plus qu’ambitieux en termes de renouvelables pour l’horizon 2050 : 100 GW de solaire photovoltaïque (x10), 37 GW d’éolien terrestre (x2) et 40 GW d’éolien off-shore (soit de 80 parcs équivalents à celui en cours de construction à Fécamp). Quand on sait que 80% des projets renouvelables font l’objet de recours (surtout pour l’éolien) et que le temps moyen pour qu’un projet aboutisse est de huit ans (soit deux fois plus qu’Outre Rhin), ces objectifs pratiquement inatteignables ne pouvaient s’encombrer…de la « mauvaise humeur justifiée des riverains ».

La transition énergétique reposant sur le « grand remplacement » des équipements thermiques par des équipements électriques, la consommation d’électricité devrait croitre significativement au cours des prochaines décennies. Mais la question centrale est de savoir d’où viendra cette électricité ?

En filigrane de l’Energiewende allemand ayant stupidement décidé de diaboliser le nucléaire après la catastrophe de Fukushima, le Green Deal adoubé par les Verts et la Gauche européenne a imposé aux pays européens une politique électrique principalement articulée autour des énergies renouvelables solaire et éolien pour l’essentiel. Au cours des dernières années la plupart des investissements y ont été consacrés alors que la filière nucléaire était complètement oubliée. Les renouvelables étant intermittents et ne pouvant fonctionner sans le support d’une source pilotable, le gaz naturel a été implicitement choisi comme « meilleur ami des renouvelables ». Tant que les prix du gaz étaient bas les européens n’y ont vu que du feu. Mais, la crise d’offre du gaz apparue à l’été 2021 a fait exploser les prix du gaz et par ricochet ceux de l’électricité indexée sur le prix du gaz. La crise russo-ukrainienne a bien évidemment renforcé cette crise d’offre.

Mais comme souvent pour la Gauche quand le clou ne rentre pas c’est parce qu’on n’a pas frappé assez fort. Au lieu de changer de cap et de reconnaître que le Green Deal est une impasse, l’Europe a décidé de continuer d’enfoncer le clou et d’investir massivement dans les ENR intermittents. Le résultat est connu : il ne fera qu’augmenter notre dépendance gazière.  

Certains restent aujourd’hui convaincus que l’avenir repose sur un mix énergétique 100% renouvelable. Ne pouvant nier l’intermittence du vent (23% du temps) et du soleil (14% du temps) ils misent d’une part sur un large déploiement géographique des ENR (il y aura toujours du soleil à Séville quand il n’y aura pas de vent à Bruxelles ou à Berlin !) accompagnés par un réseau européen intelligent ainsi que sur le stockage massif par batterie. Si le modèle peut apparaître séduisant sur le papier il s’avère dans les faits complètement irréaliste et surtout très risqué. D’une par le nombre d’équipements à mettre en œuvre serait délirant et d’autre part la météo européenne n’est pas suffisamment diversifiée. Ainsi début décembre il n’y avait de vent ni à Madrid ni à Copenhague tandis que depuis la mi-décembre il y en a beaucoup trop et partout. Miser sur l’extension géographique est un leurre évident. Quant aux batteries, si elles peuvent améliorer la situation en effectuant du stockage journalier voire hebdomadaire, elles ne pourront effectuer du stockage saisonnier (i.e. accumuler de l’électricité solaire en été pour l’utiliser en hiver). En dehors des intermittences, l’autre problème des ENR est l’effet d’échelle : quantité d’équipements, surface au sol ou encore taille gigantesque des batteries. On ne remplace pas impunément des énergies très concentrées comme l’atome 10 grammes d’Uranium suffisent à fournir un an d’électricité à une famille française !), le pétrole ou le gaz par des énergies très diluées comme le vent et le soleil ! En 2050 les ENR ne dépasseront pas 30% à 35% du mix électrique. Le reste ce sera soit du nucléaire soit du gaz…il faudra choisir !

Derrière l’utopie du 100% renouvelable se cache l’antinucléarisme des Verts qui remonte au début des trente glorieuses. Avant de s’intéresser à « Dame Nature », les écologistes ont d’abord été pacifistes. S’opposant frontalement à la prolifération des armes nucléaires et à la guerre du Vietnam, leur antinucléarisme civil a émergé de la « contre-culture » venue d’outre-Atlantique. Si EELV utilise aujourd’hui de façon tactique des arguments sécuritaires (risque nucléaire, traitement des déchets) ou économiques (coût des EPRs et du grand carénage), leur antinucléarisme repose toujours sur un « chromosome » pacifiste. Comme le confirmait Yannick Jadot dans son discours fondateur de Lyon le 29 janvier 2021, l’opposition des Verts au nucléaire « n’est ni technique ni climatique, elle est politique en plus d’être morale ». Un discours similaire émerge de l’écologiste belge Gorges Giliknet signant en 2022 dans le journal La Meuse un article intitulé « le nucléaire peut être utilisé comme une arme, pas le vent et le soleil » ou de la ministre belge Ecolo de l’Energie Tinne Vanderstreaten déclarant que « fermer la filière nucléaire belge c’est aussi mettre fin aux armes nucléaires ».

Opposés au nucléaire, les Verts misent donc officiellement sur le 100% renouvelable tout en sachant que cette stratégie fera exploser la demande gazière et donc les émissions de gaz à effet de serre. L’antinucléarime vert efface donc l’objectif climatique : selon l’ancien ministre de l’environnement Brice Lalonde : « Au sein du mouvement écologiste [accepter le nucléaire] c’est une peu comme demander à un chrétien de renier à la Bible ».

En se laissant imposer le dictat Vert [surtout allemand] via le Green Deal européen, la France renonce de facto…à ses ambitions climatiques. En misant sur les renouvelables aux dépends du nucléaire elle choisit implicitement le gaz comme source pilotable. Elle risque donc de voir ses émissions de CO2 qui étaient parmi les plus faibles d’Europe augmenter au cours des futures décennies.

D’autre part, la loi balaye d’un revers de main la principale nuisance relative aux renouvelable : la valeur du foncier fortement affecté par la construction d’éoliennes notamment. Une étude pour le moins étonnante de l’ADEME stipule « qu’un mât d’éolienne ne ferait fléchir que de 1,5 % le prix du m2 et ne changerait rien à sa valeur au-delà ». Mais qu’en est-il quand les éoliennes sont à moins de 500m. Selon certaines associations de riverains la décote peut atteindre 30% à 50%. Qui accepterait d’acheter une maison au pied d’une éolienne ?

La loi ne stipule pas non plus que si le vent et le soleil appartiennent à tout le monde, les matériaux nécessaires aux renouvelables sont encore plus mal distribués sur la planète que le gaz et le pétrole. Ainsi, l’Europe ne produit aucun métal critique (cuivre, lithium, cobalt, métaux rares) tandis que 90% des éoliennes et des panneaux solaires sont manufacturés en Chine. 

Voter une loi pour accélérer des procédures n’apparaît jamais comme un message particulièrement démocratique. « Mangeant à tous les râteliers », la majorité parlementaire relative devrait assez facilement trouver à Gauche les voies qu’il lui manque. Un coup à droite (pour les retraites) un coup à gauche (pour les ENR) Emmanuel Macron reste inexorablement fidèle à sa politique du « en même temps ».  

L’empressement à voter à la hâte cette loi sur les renouvelables n’augure rien de bon car en parallèle aucune loi sur le nucléaire (les 14 EPR promis par E. Macron dans son discours de Belfort) n’est pour l’instant dans les cartons. La loi en vigueur suppose toujours qu’à l’horizon 2035, aucun nouveau réacteur sera construit tandis que 14 existants seront arrêtés.

2 COMMENTAIRES

  1. L’Europe aurait t-elle des mines d’uranium ? Donc la aussi dépendance.
    Les écolos parisiens sont des ânes comme la plupart des dites élites vivant dans les villes qui sont l’antithèse de l’écologie.
    Le nucléaire est une industrie non-aboutie et prier pour qu’aucun accident ne se produira n’est pas une solution. Foutre du plutonium à 800 m dans le sol n’est pas une solution autre que de foutre la poussière (radioactive) sous le tapis
    Par contre si le soleil et le vent ne sont pas suffisant, ce qui est bien vrai, il y a d’autres moyens de faire du courant. Nous avons plus de 1000 km de cotes, ce serait bien le diable de ne pas trouver quelques dizaines de sites pour des usines marée motrice telle que la Rance. Gros handicap, pas très intéressant financièrement.
    Il y a encore d’autres moyens de production qui ont été éliminés par la mafia du pétrole.
    Le problème énergétique se trouve dans la neutralisation du capital … un voeu pieux.

    • Vous oubliez les nouveaux procédés qui permettent d’utiliser les « dechets » nucléaires ( surgenerateurs, Astrid etc)et qui nous donneraient des centaines d’années de reserve …

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