Note de lecture : Vivre en ville !

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 En lisant ce livre Vivre en ville, de Jonathan Siksou, ma première sensation faite de surprise, sinon d’étrangeté a fait place au stade du plaisir combiné à la réflexion.

Jonathan Siksou évoque la vie citadine avec brio et élégance. Au travers des différents chapitres, il promène le lecteur au cœur de ses errances urbaines  où il croise une succession de personnages, des simples passants aux clochards, sans oublier les concierges et les médecins… pour aller se perdre ensuite dans les méandres des grands magasins ou des musées, puis se réfugier dans l’intimité d’une église avant que d’aller dans l’estaminet retrouver les amis autour d’un verre.

Rien n’échappe au regard et à l’analyse de l’auteur qui, savamment, guide nos pas et nous étourdit dans le tourbillon de la ville.

Pour autant celui-ci met en relief les agréments ainsi que les désagréments et n’élude pas la vision évolutive sinon historique, et dans son avant-propos, Jonathan Siksou cite Walter Benjamin « la ville est la réalisation du rêve ancien de l’humanité, le labyrinthe ».

Il associe ce « mode de vie » à ce qu’il nomme une triste fatalité : le besoin de vivre en société de tout un chacun et n’hésite pas à décrire la ville comme un village ayant connu une authentique croissance et ayant engendré la promiscuité… détaillée dans les différents chapitres.

Il souligne cependant que si vivre en ville consiste à jouer le jeu de la cohabitation, il n’en demeure pas moins une once de solitude en compagnie des autres et évoque donc la combinaison ou l’antagonisme d’aimer et rejeter, de fréquenter et se dissocier.

Cet ouvrage est donc un voyage dans le public, la diversité, et en même temps un cheminement en soi tant les descriptions faites  et commentaires argumentés suscitent une réflexion et une introspection.

Et les derniers chapitres : « chez les amis » et « chez soi » sont des perles réflexives que je m’abstiendrai de dévoiler. Ils éclairent ce que peut être ou est, la vie citadine et sociale et son retrait quasi « autistique » (au sens libérateur du mot) de « chez soi ». Ils dévoilent aussi la personnalité de l’auteur et confirment son talent et sa lucidité.

Un ouvrage à lire absolument.

 

Daniel Cosculluela.

 

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