Pierre Palmade, un camé parmi les camés …

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« C’est louable de surveiller la circulation de drogue dans les HLM, mais ne devrait-on pas également se préoccuper de la consommation de pastis dans les commissariats ? » (Guy Bedos).

« Je suis devenu acteur car c’est moins dangereux que de vendre de la drogue. » (Jamel Debbouze).

Aujourd’hui, je voudrais pousser un coup de gueule sur un sujet gravissime pour nos sociétés occidentales dégénérées, la banalisation de la drogue et… ses ravages.

Samedi, je rentrais d’un repas avec des amis quand j’ai appris, dans ma voiture, l’accident provoqué par Palmade. La voiture de l’humoriste se serait déportée et aurait heurté frontalement un véhicule transportant un homme, une jeune femme enceinte et un enfant de six ans. Une autre voiture est impliquée dans ce drame, celle d’un octogénaire, légèrement blessé dans l’accident.

La jeune femme enceinte a perdu son bébé, les autres occupants sont entre la vie et la mort à l’heure où j’écris. Je mets tout ceci au conditionnel car je ne connais de cette affaire que ce que la presse veut bien en dire. Et puis, hier, plusieurs journaux nous annonçaient « Bonne nouvelle pour les « fans » de Pierre Palmade, son processus vital n’est plus engagé ». Quant aux pauvres victimes de ce chauffard, on en parle à peine ; elles ne semblent pas émouvoir grand monde.

Ensuite, nous avons eu droit à des informations complémentaires : Palmade était « chargé » à la cocaïne, il avait fait « 24 heures de fête » dans sa maison de Seine-et-Marne, et deux « escort-boys » auraient été vus qui s’échappaient de sa voiture après l’accident.

Des analyses effectuées depuis ont permis « d’établir que la prise de drogue par le comédien était très récente. Un témoin a déclaré aux gendarmes avoir vu Pierre Palmade consommer des stupéfiants dans l’après-midi de vendredi avec deux jeunes gens ».

Je n’ai jamais aimé l’humour grinçant de Pierre Palmade. Ce type ne m’a jamais fait rire, et il ne m’a pas fait pleurer lorsqu’il déclarait être tombé dans la « coke » à 20 ans, mais il n’est pas dans mes habitudes de tirer sur une ambulance. A travers lui, c’est le show-biz que je veux dénoncer.

Ceux que j’appelle « le tout pourri », ces gens arrogants, ironiques, méprisants, narquois envers ceux qui défendent une culture, des traditions, des valeurs françaises. Ces tordus qui profitent de leur notoriété pour venir sur les plateaux-télé pour dénigrer « la France rancie », nous traiter de « Poujadistes », afficher leur « coming-out » ou appeler à voter pour un candidat « de gauche ».

En 2010, dans son one-man show « J’ai jamais été aussi vieux », Palmade affirmait :

« Boujenah, Elmaleh, Jamel ont bâti leurs spectacles sur leurs racines, leur identité, eh bien moi, mon identité, c’est mon homosexualité ». En 2020, dans son spectacle « Assume bordel », il déclarait qu’il aurait parfois préféré être hétérosexuel car, « mal à l’aise dans le milieu gay, il s’y était créé quelques inimitiés ». Je n’ai absolument rien contre les invertis mais je ne supporte plus ces gens qui font une gloriole de leur homosexualité et considèrent l’hétérosexualité comme une maladie.

En 1995, Palmade était condamné à une lourde amende pour « usage de stupéfiants ». En avril 2019, il était interpellé à la suite d’un différend avec un étranger en situation irrégulière de 19 ans, avec qui il avait passé la nuit « sur fond d’alcool et de cocaïne » nous dit la presse.

Par la suite, il raconte à deux journalistes qu’il a « fait une mauvaise rencontre dans un bar » liée à sa rechute dans la cocaïne « après deux cures de désintoxication ».

Je me fiche éperdument que des gens se « défoncent » au point de crever d’overdose mais je pense aux victimes de ces inconscients, voire de ces criminels. Or hier soir, toujours au sujet de l’accident provoqué par Pierre Palmade, « Midi Libre » éclairait ma lanterne de béotien, à 73 ans j’ignorais ce qu’était le « Chemsex ». Je vous livre une définition de cette pratique :

« Le mot « Chemsex » est issu de la contraction des termes anglais chemicals, c’est-à-dire produit chimique / drogue et du mot sex, sexe en français. Il désigne le fait de consommer des produits psychotropes pendant les activités sexuelles pour les rendre plus intenses et les prolonger …

Une des formes les plus répandues de la pratique du Chemsex est l’organisation d’orgies dans lesquelles plusieurs types de produits sont consommés… ».

Le site « Sida info service » précise que les produits utilisés sont faits pour « augmenter la confiance en soi, l’empathie, le désir sexuel, couper le sommeil et la faim. Ces substances, qui peuvent être sniffées, avalées etc., sont aussi dangereuses qu’addictives… »

Dans « Midi Libre » en mars 2022, Benjamin, 45 ans à l’époque et adepte du « Chemsex », témoignait de son expérience : « On sniffe, on tient éveillé et excité. Je fais du cul pendant 48 heures sans m’arrêter, c’est ça qui me plaît et ça désinhibe énormément, ça nous dévergonde et ça fait sauter les tabous. » Notre civilisation décadente et dégénérée n’en est plus, depuis longtemps, à « panem et circences », il lui faut dorénavant « de la came et du cul ». On en voit le résultat !

J’appartiens à une race de dinosaures qui n’a jamais fumé un joint et encore moins sniffé une ligne de « coke ». Jadis, j’ai fumé comme un pompier, mais de la « Gauloise » bleue (ce qui est assez logique pour un Gaulois !). J’ai arrêté du jour au lendemain quand j’ai réalisé que je devenais esclave du tabac. Comme il est de bon ton, chez les bobos ou dans le show-biz, de dénoncer les dégâts dus à l’alcoolisme pour minorer ceux que l’on doit à la drogue, en vue de la banaliser puis de la légaliser, j’avoue, sans la moindre honte, que j’aime le bon vin et le whisky « single malt » mais, si un jour – Dieu m’en garde ou m’en préserve ! – je devenais accro à l’alcool, j’arrêterais aussitôt d’en consommer. Chez nous, depuis de nombreuses années, les « people », le show-biz, quelques politiciens écolos-gauchos, ne manquent pas une occasion de vanter les bienfaits de la drogue, douce ou dure (pour moi la drogue dite douce est l’antichambre des drogues dures). Et personne, dans nos médias, ne veut parler de la catastrophe que nous sommes en train de vivre.

Obnubilés par tout ce qui nous vient des États-Unis, nous suivons (ou nous subissons) leurs modes les plus dangereuses, les plus inquiétantes, les plus dépravées. C’est donc aux USA qu’il faut aller chercher des informations sur les ravages de la came. Chez nous on évite de parler d’un sujet aussi brûlant, pourtant il faudra bien qu’on en parle un jour.

Aux USA, tout s’est accéléré depuis deux ans. La drogue a coûté la vie à près de 82 000 personnes entre février 2021 et février 2022, et les leviers des pouvoirs publics pour agir restent très limités. Lors de son discours face au Congrès, le 7 février dernier, le vieux Joe Biden a raconté :

« Courtney a découvert les pilules au lycée. Cela s’est transformé en addiction et l’a menée à la mort d’une overdose de Fentanyl. Elle avait 20 ans. » La came sous toutes ses formes, c’est une histoire bien connue des Américains ; celle de la crise des opioïdes, qui frappe les Etats-Unis depuis plus de 30 ans. Ces dérivés de l’opium, qui regroupent des antalgiques légaux, comme la morphine, prescrite contre la douleur, et des substances illicites comme l’héroïne.

Selon les « Centres de prévention et de contrôle des maladies » américains, plus de 564 000 Américains sont morts d’une overdose de l’un de ces produits entre 1999 et 2020.

D’après Elisa Chelle, professeur d’université et auteur de « Comprendre la politique de santé aux États-Unis » aucun coin des USA n’est épargné. Une simple prescription pour une opération mineure permettrait l’achat de substances illégales. Ce phénomène s’est encore accentué avec l’émergence du « Fentanyl ». Développé pour répondre à un besoin d’analgésiques plus efficaces, cet opioïde de synthèse serait 80 fois plus puissant que la morphine.

Depuis 2019, des cachets fabriqués illégalement (et souvent avec un dosage trop élevé) sont devenus une drogue de rue bon marché, abondante et très addictive. A lui seul, le « Fentanyl » serait responsable de la mort de « plus de 70 000 Américains chaque année », a rappelé Joe Biden le 7 février. Il serait désormais la principale cause de décès chez les 18-49 ans, selon le « Washington Post ». Alors que les overdoses touchaient surtout les populations blanches et rurales de l’Est, les morts liées au « Fentanyl » ont explosé depuis trois ans chez les Noirs et les Hispaniques.

En 2019 déjà, « Envoyé spécial » s’était intéressé aux ravages causés par cet antalgique. « Aucun endroit des Etats-Unis n’est épargné. On déplore des victimes dans tous les comtés », déclarait le directeur d’une agence fédérale de recherche sur les drogues et l’addiction. « Depuis les années 1980, le nombre d’overdoses d’opioïdes augmente de manière exponentielle. Cette épidémie se répand comme une maladie infectieuse. »

La pandémie de Covid-19 est passée par là. « La santé mentale de beaucoup d’Américains a été fragilisée, rendant certains plus vulnérables au risque d’addiction », nous dit Elisa Chelle.

Les jeunes consommateurs se fournissent surtout sur les réseaux sociaux, en particulier sur Snapchat, a relevé une chaîne américaine fin janvier. « C’est le cas de Zach, 17 ans, mort en 2020 après avoir acheté ce qu’il croyait être un antidouleur sur ordonnance. Les pilules qu’on lui a vendues étaient en fait coupées au « Fentanyl », comme l’ont établi des enquêteurs cités par CNN… »

Ces cachets provenaient du Mexique. Pas moins de 379 millions de doses de « Fentanyl » ont été saisies en 2022, principalement à la frontière avec le Mexique, a annoncé fin décembre l’Agence Fédérale de lutte contre les drogues. Elle a précisé que sa priorité était de « vaincre les deux principaux cartels (mexicains), Sinaloa et Jalisco », qui ont supplanté la Chine. Car cette substance s’avère peu coûteuse et relativement facile à produire, contrairement à l’héroïne ou la cocaïne.

« Il n’y a pas besoin de paysans pour cultiver des champs de coca ou de pavot. Pour fabriquer du « Fentanyl », il suffit de mélanger des produits chimiques (achetés en Chine) dans des laboratoires clandestins », note Romain Le Cour Grandmaison de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.

Comme chez nous, le problème gravissime des drogues de synthèses s’est trouvé au cœur des débats entre la gauche et la droite, entre Démocrates et Républicains.

En 2016, Donald Trump a fait campagne pour la présidentielle sur cette question. Il avait promis un mur pour arrêter les migrants illégaux qui transportaient, selon lui, l’essentiel des opioïdes illégaux. Mais Donald Trump était un populiste et toutes les presses progressistes – aux USA comme en Europe – ont tiré sur lui à boulet rouge.

Chez nous, en France, personne ne veut parler de ce fléau pour une raison simple. La drogue touche toutes les classes sociales, c’est un fait. Mais c’est surtout dans les milieux du show-biz, de la nuit ou de la politique que la ligne de « coke » est devenue une habitude.

Je vous livre, juste pour information, le bilan de la Sécurité Routière 2021, bilan publié le 12 septembre 2022. Le nombre des morts est le suivant : 3 219 personnes sont décédées en 2021 sur nos routes, dont 183 dans les départements d’Outre-mer, et 92 dans les collectivités d’Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie. 700 morts – pourquoi ce chiffre est-il arrondi ? – seraient dus à la conduite sous l’emprise de stupéfiants, soit 21% de la mortalité routière.

Personnellement, j’aimerais connaître le nombre de victimes innocentes imputables aux inconscients, aux criminels, conduisant sous l’emprise de stupéfiants ; le silence de la classe politique et des médias sur une question aussi grave est tout bonnement…stupéfiant !

Que risque Palmade à la suite de ses frasques nocturnes ? Pour le Code pénal, l’homicide involontaire est considéré comme délit, et non un crime, en raison du caractère non intentionnel.

La peine la plus sévère pour cette infraction est de 5 ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende. Mais cette peine peut être alourdie en cas de circonstances aggravantes, comme l’usage de « substances ou de plantes classées comme stupéfiants ». L’enquête policière devra aussi déterminer s’il y a eu une infraction au Code de la route, une deuxième circonstance aggravante qui pourrait porter la peine à 10 ans d’emprisonnement et à 150.000 euros d’amende.

Mais je suis prêt à parier que ce type ne fera pas un jour de prison.

Eric de Verdeilhan

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